Les Deux Tout
Par un froid de papier, les écoliers du vide rougissent à travers les vitres. Un grand rideau sur la façade se gonfle de petits monstres.
L’ébéniste est représenté jusqu’aux genoux. Enfermé dans son prototype jusqu’en été, il fait tomber tout doucement son fils dormeur aux yeux galonnés d’or. Si l’on impose sur ses épaules la détestable armée des quilles mortes, les poissons s’en vont pour accrocher leurs barbes mouillées au plafond de la mer.
La lenteur de ses gestes lui donne toutes les illusions. Dépouillé de ses habits de verre bleu et de ses moustaches incassables, un demi-scrupule l’empêche de dormir sous la neige qui commence à tomber.
Son amour vu d’en bas avec l’idéal de la perspective, il part demain.
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Paul ÉLUARD
Paul Éluard, de son vrai nom Eugène Émile Paul Grindel (14 décembre 1895 à Saint-Denis – 18 novembre 1952 à Charenton-le-Pont ), est un poète français. C’est à l’âge de vingt et un ans qu’il choisit le nom de Paul Éluard, hérité de sa grand-mère, Félicie. Il adhère au dadaïsme et est l’un des... [Lire la suite]
Petits chevaliers de sable
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Nous sortons en hiver sans craindre le grand froid,
Car, de sable vêtu, notre corps est à l'aise.
Un grand fleuve d'azur coule entre deux falaises,
Le trait de l'arc magique est rapide, il va droit.
Le fleuve nous fournit des rations de saumon,
La plaine, des lapins, ou parfois, d'autres chasses ;
Nous sommes chevaliers, maîtres du temps qui passe,
Paisible est la manoir où, la nuit, nous dormons.
En hiver, il nous plaît de voir tomber la neige,
Notre immense jardin devient un désert blanc ;
Nous y courons alors, sans projet, sans nul plan,
Sans craindre la froidure et sans craindre les pièges.
dernier vers du premier quatrain :
le manoir