Poème 'Les cloches de nos quartiers' de ATOS

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Les cloches de nos quartiers

ATOS

Ils ont des mots photocopiés. Perchés sur leur pré- pensée il tendent une joue sans jamais vous toucher. Ils sont par ci… Par là… Ils germent par tous les temps, Ils ont autant de génie que les orties.
Très affairés, tellement fatigants d’être tant fatigués
Ils se cassent les dents? Ils viennent vous casser les pieds.
Ils sont toujours à leur endroit.
Tout plein d’eux mêmes, ils ont le soucis de leur pré-destiné.
Ils sont évidents comme une tartine beurrée qui est entrain de tomber.
Ils sont terribles comme les gouttes tombant dans un évier depuis toujours ébréché.
Il disent d’une fleur qu’elle est jolie, il disent d’une femme qu’elle épanouie, ils disent à un pauvre «Bon courage mon ami!» , ils disent à leur enfant «Écoute ce que je te dis», c’est comme ça qu’ils n’hériteront d’aucun esprit.
Ils ont des gestes commandés, ils s’empressent de se pré-nommer.
Ils ont la fierté de se contenter, ils ont l’obligeance douloureuse.
Gros de fatuité, ils se mettent en branle pour courir aux Nouveautés.
Ils regardent le monde comme on surveille une soupe qui risque de s’échapper.
«Pourvu pourvu qu’elle ne déborde pas sur mes pieds!»
Ils ne méritent pas de désirer. Ils ne savent pas la douleur d’aimer.
Pour eux l’amour est une rosace que l’on porte comme un oeillet, une boutonnière bien méritée puisqu’ils l’ont réclamé. Ils finissent toujours par le piétiner.
Ils n’oublient jamais la monnaie de leur pièce.
Lorsqu’ils donnent c’est qu’ils savent le taux de leur intérêt.
C’est pour ça qu’ils font confiance à leurs banquiers, Ils sont comme eux, arrivés par erreur en humanité.
Ils prennent leur femme comme ils prennent leur chienne, la main sur le collier.
Ils sont les seules choses inutiles que le grand imbécile a inventé:
Des allumettes sans aucun souffre, des piquettes sans ivresse, un sein auquel aucune main ne se vouerait.
A les quitter, il y a urgence à s’étirer.
A revoir un navet, il fait grand sommeil !
Ils se pensent parfaits, ils s’estiment courtois. L’ambition gonfle leurs poches. Tenterait ils de quitter le sol?
Ils volent le plaisir et ne savent même pas s’en servir.
Ils servent toujours en livrée, et ne baisent que des pieds.
Rien n’est plus plaisant que de les choquer. Ils tintent alors comme des cloches, évidement pré-timbrées.

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