L’Épitaphe
J’ai vécu dans ces temps et depuis mille années
Je suis mort. Je vivais, non déchu mais traqué.
Toute noblesse humaine étant emprisonnée
J’étais libre parmi les esclaves masqués.J’ai vécu dans ces temps et pourtant j’étais libre.
Je regardais le fleuve et la terre et le ciel
Tourner autour de moi, garder leur équilibre
Et les saisons fournir leurs oiseaux et leur miel.Vous qui vivez qu’avez-vous fait de ces fortunes ?
Regrettez-vous les temps où je me débattais ?
Avez-vous cultivé pour des moissons communes ?
Avez-vous enrichi la ville où j’habitais ?Vivants, ne craignez rien de moi, car je suis mort.
Rien ne survit de mon esprit ni de mon corps.
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Robert DESNOS
Robert Desnos est un poète français, né le 4 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libéré du joug de l’Allemagne nazie. Autodidacte et rêvant de poésie, Robert Desnos est introduit vers 1920 dans les milieux littéraires modernistes et... [Lire la suite]
Mon maître Robert
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De ton ivresse je fus ivre,
De tes rêves cauchemardé ;
Si je me plonge dans tes livres,
Au miroir je crois regarder.
Robert, maître des hommes libres,
Seigneur des bagnards évadés,
Nous te devons notre équilibre,
Et ce don de baguenauder !
Tu n'as point gagné de fortune
En ce monde où tu galérais ;
Tel n'étaient pas tes intérêts.
C'est notre richesse commune,
Et c'est notre commun trésor :
Deux ou trois mots qui sonnent fort.
Miskine
Papillon nostalgique
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Je fus heureux dans mon enfance,
Je suis un peu vieux, maintenant ;
Sans que cela soit surprenant,
Je suis à présent sans défense.
Ma vie n’est qu’une impermanence,
Du jour de son commencement ;
Mon corps se défait, doucement,
Dans une aimable nonchalance.
Moi qui jamais ne fus très fort,
Mon présent s’appelle inconfort ;
J’accepte ça,comme un vieux sage.
Rien ne me fut jamais acquis ;
J’ai pris, comme n’importe qui,
Deux ou trois plaisirs au passage.
faisons la vélorution !!!