L’Écho de Paris
Au son de l’or pur, au son
Clair du fer,
Le divin Paris fait son
Bruit d’enfer.Chez lui, tout le bien fleurit,
Tout le mal
Souffre; il modèle et pétrit
L’idéal.Dans ce Paris, dans ce lieu
Radieux
Fait pour ravir le ciel bleu
Et les Dieux,Les femmes, aux blanches dents,
Au talon
Rose, semblent des lys dans
Le vallon;Le poëte dans le vent
Meurtrier
Jette sa plainte en rêvant
Au laurier,Et l’ardent musicien,
Plein d’effroi,
Est comme l’Orphée ancien
Qui fut roi.Par le peintre et le sculpteur,
Ce géant
Le génie est le dompteur
Du néant;L’esprit s’élance en un vol
Svelte et fort,
Plus hardi que Rivarol
Et Chamfort;Le bon ouvrier, charmant
Tout Ophir,
Associe au diamant
Le saphir,Et pour orner les palais,
Nos marteaux
Sans trêve meurtrissent les
Durs métaux.Mon Paris, ivre d’amour
Et de bruit,
Ne s’arrête ni le jour
Ni la nuit;C’est pourquoi ce grand charmeur
Du réel
Lance une immense rumeur
Jusqu’au ciel.Trompettes de Jéricho,
Chants et cris,
Luths et flûtes, c’est l’écho
De Paris!31 octobre 1888.
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Théodore de BANVILLE
Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du... [Lire la suite]
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