Le voyageur prévoyant
Ma ville a des chemins serrés comme des herbes
S’écoulant le long d’elle et recouvrant son corps.
Tous également purs, également superbes,
Ces fleuves bigarrés n’ont pas besoin de ports.Chaque jour, je le crois, contient une marée
Qui grandit et m’enlève, ô lampe, à vos lueurs.
Les routes que je suis ont une destinée,
Je ne résiste pas à leur grande douceur.Frère de ces oiseaux qui vivent dans les vagues
Je ne change le sort que s’il est sans raison.
Amour il faut laisser vos attitudes vagues
Si vous voulez dormir dans ma froide maison.Le mouvement de l’eau, des cités, des poèmes,
Comble paisiblement un silence infécond.
Le redoutable hiver se retrouve en lui-même :
La mémoire est encor un grenier plus profond.Si tu veux me tenter, il te faut plus d’adresse
Laisse, je ris de toi, laisse-moi, vanité !
- Non ! ce n’est pas en vain que, t’ayant surpassé,
Ce coeur gonflé de sang refuse la sagesse.
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Odilon-Jean PÉRIER
Odilon-Jean Périer est un poète belge d’expression française né à Bruxelles le 9 mars 1901 et mort à Bruxelles le 22 février 1928.
De son vrai nom Jean Périer, il choisit le pseudonyme Jean-Odilon Périer pour éviter la confusion avec un acteur célèbre de son époque.
Fils de banquier et petit-fils du général... [Lire la suite]
- Petit jour
- Défaite
- Les fontaines ornées d'écume et d'armes...
- Que m'importe de vivre heureux, silencieux
- Amour, je ne viens pas dénouer vos cheveux
- Comme parle et se tait une fille des hommes
- Allusion aux poètes
- Il pleut. je n'ai plus rien à dire de...
- Le corps fermé comme une jeune rose
- Chaque jour un oiseau rencontre ce garçon
Coq voyageur
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Maître Coq fait un long voyage,
Il traverse de plaisants lieux ;
Il est transporté, grâce à Dieu,
Par l’Éléphant subtil et sage.
Ce n’est pas un pèlerinage,
C’est une errance, et rien de mieux ;
Une balade sous les cieux
À la poursuite des nuages.
Errants nous sommes ici-bas ;
Les chemins vont vers le trépas,
Le vieux Chronos nous y convie.
Le coq est plus sage qu’un porc ;
Il sait mieux gérer son transport,
Il sait mieux occuper sa vie.
les poulets maîtres coq quel régal! hum hum!!!!
Véhicule ancien
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Je me souviens de cent voyages,
Dont certains dans d’étranges lieux ;
Mon conducteur, devenu vieux,
N’ira plus en de tels parages.
Plus jamais de son ermitage
Il ne s’éloigne, et c’est tant mieux ;
À quoi bon chercher d’autres cieux,
Pourquoi vouloir d’autres nuages ?
Courte marche après le repas,
De cette ville on ne sort pas ;
La soif d’errance est assouvie.
Pas trop de vin, pas trop de sport,
Mais du repos pour ce vieux porc ;
Pour ce qui lui reste de vie.