Poème 'Le voyageur prévoyant' de Odilon-Jean PÉRIER dans 'La vertu par le chant'

Le voyageur prévoyant

Odilon-Jean PÉRIER
Recueil : "La vertu par le chant"

Ma ville a des chemins serrés comme des herbes
S’écoulant le long d’elle et recouvrant son corps.
Tous également purs, également superbes,
Ces fleuves bigarrés n’ont pas besoin de ports.

Chaque jour, je le crois, contient une marée
Qui grandit et m’enlève, ô lampe, à vos lueurs.
Les routes que je suis ont une destinée,
Je ne résiste pas à leur grande douceur.

Frère de ces oiseaux qui vivent dans les vagues
Je ne change le sort que s’il est sans raison.
Amour il faut laisser vos attitudes vagues
Si vous voulez dormir dans ma froide maison.

Le mouvement de l’eau, des cités, des poèmes,
Comble paisiblement un silence infécond.
Le redoutable hiver se retrouve en lui-même :
La mémoire est encor un grenier plus profond.

Si tu veux me tenter, il te faut plus d’adresse
Laisse, je ris de toi, laisse-moi, vanité !
- Non ! ce n’est pas en vain que, t’ayant surpassé,
Ce coeur gonflé de sang refuse la sagesse.

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Commentaires

  1. Coq voyageur
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    Maître Coq fait un long voyage,
    Il traverse de plaisants lieux ;
    Il est transporté, grâce à Dieu,
    Par l’Éléphant subtil et sage.

    Ce n’est pas un pèlerinage,
    C’est une errance, et rien de mieux ;
    Une balade sous les cieux
    À la poursuite des nuages.

    Errants nous sommes ici-bas ;
    Les chemins vont vers le trépas,
    Le vieux Chronos nous y convie.

    Le coq est plus sage qu’un porc ;
    Il sait mieux gérer son transport,
    Il sait mieux occuper sa vie.

  2. les poulets maîtres coq quel régal! hum hum!!!!

  3. Véhicule ancien
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    Je me souviens de cent voyages,
    Dont certains dans d’étranges lieux ;
    Mon conducteur, devenu vieux,
    N’ira plus en de tels parages.

    Plus jamais de son ermitage
    Il ne s’éloigne, et c’est tant mieux ;
    À quoi bon chercher d’autres cieux,
    Pourquoi vouloir d’autres nuages ?

    Courte marche après le repas,
    De cette ville on ne sort pas ;
    La soif d’errance est assouvie.

    Pas trop de vin, pas trop de sport,
    Mais du repos pour ce vieux porc ;
    Pour ce qui lui reste de vie.

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