Le vent nocturne
Oh! les cimes des pins grincent en se heurtant
Et l’on entend aussi se lamenter l’autan
Et du fleuve prochain à grand’voix triomphales
Les elfes rire au vent ou corner aux rafales
Attys Attys Attys charmant et débraillé
C’est ton nom qu’en la nuit les elfes ont raillé
Parce qu’un de tes pins s’abat au vent gothique
La forêt fuit au loin comme une armée antique
Dont les lances ô pins s’agitent au tournant
Les villages éteints méditent maintenant
Comme les vierges les vieillards et les poètes
Et ne s’éveilleront au pas de nul venant
Ni quand sur leurs pigeons fondront les gypaètes
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Guillaume APOLLINAIRE
Guillaume Apollinaire, de son vrai nom Wilhelm Albert Włodzimierz Apolinary de Wąż-Kostrowicki, est un écrivain français (né polonais, sujet de l’Empire russe), né le 26 août 1880 à Rome et mort le 9 novembre 1918 à Paris. C’est l’un des plus grands poètes français du début du XXe siècle, auteur notamment... [Lire la suite]
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Apollinaire a vu des monstres se heurtant,
Et dans sa poésie, je crois qu'on les entend ;
On y perçoit aussi de ces voix triomphales
Qui traversent la nuit ainsi que des rafales.
Son vers, décontracté, n'est jamais débraillé.
Tragique sans pleurer, comique sans railler,
Il ne sacrifie point à la lourdeur gothique
Ni à la symétrie des paroles antiques.
Un mot d'esprit, parfois, nous rencontre au tournant.
Je me tais, je m'en vais le lire maintenant ;
Plonger dans l'univers de ce fameux poète,
En savourer le sens, surtout, en parvenant
À le prendre en ma serre, ainsi qu'un gypaète.
Apollon a paru
Les neuf muses alentour
La lire de Pindare
Guillaume et ses mots rares
Dussent-ils être wallons
As veyou l'toré?
Esteu ti bé?
Awé!
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