Poème 'Le veilleur' de ATOS

Le veilleur

ATOS

Veille à ce que tu fais,
veille à cela mieux que personne,
c’est ton bien ,la seule raison que tu peux donner.

Ce que tu fais sera peut être la plus grande chose que tu arriveras à prononcer.
Ce n’est pas une question de palais, de trésor, de richesses amoncelée,
ce n’est pas une question de médailles, de titres, d’honneurs.
Ce que tu fais, ce qui va se produire entre tes mains, à travers ta chair , hors de toi, ce sera ta parole.
Et ta parole pour peu que tu veilles à ce qu’elle soit juste, à ce qu’elle soit de bien, sera plus fidèle qu’un frère, plus forte que l’être aimé.
Il s’agira de toi, petite personne.
L’unité que tu contiens.
Et tu seras étonné, effrayé et parfois, je te le souhaite, oh combien je te le souhaite, tu seras émerveillé de voir dans tes mains surgir ton portrait.
Sur le lac l’homme se penche, il songe à son regard, il songe à sa propre forme, quand un homme ainsi penché peu soutenir son regard et qu’à travers la surface il se découvre exactement tel qu’il se sait être en lui même, on peut dire de cet homme qu’il a trouvé sa vérité.
Ce n’est pas facile de fixer son propre regard, c’est un art difficile celui qui entraîne l’homme à se verser en lui même. Mais, l’homme a toujours du apprendre à marcher.

Veille à ce que tu fais,
Veille à cela mieux que personne.
Tu ne changeras pas le monde non, bien sûr, et tu ne l’empêcheras pas de tourner.
Mais on peut l’aider à tourner avec un peu légèreté.
A quoi sert la grâce de l’oiseau, l’élégance de la rose, le bruit du ruisseau ?
A rien, à rien que tu penses devoir te servir.
C’est juste un sourire qui se met à danser.
Cela fait du bien. C’est tout.
Tout autour sait que cela fait du bien, de vivre ça, quelque chose de bon et de léger.
A quoi bon ? Me dis tu ? À quoi bon danser et puis sourire ?
Demain tu ne seras plus, et il ne restera rien de toi. rien.
Est ce vraiment ton affaire, petit homme, de craindre ton absence ?
Soucie toi de ta présence, ici, soucie toi de tout ce que tu peux prendre entre tes mains.
Et moi, je te le dis, il va falloir que tu te fasses à cette idée :
De toi, rien, et ici il restera tout.
Et ce tout n’arrêtera pas de danser.

Tout restera. Tout sera là quand tu ne seras plus là, dans ton petit corps d’homme.
Il restera juste tout sur quoi tous les hommes aurons su bien veiller.
C’est la parole que tu auras déposé dans ce que tu fais aujourd’hui qui restera.
De toi petit homme, plus rien, mais tout restera. C’est à cela qu’il faut veiller.

Veille à ce que tu fais, et prends garde à ne jamais l’oublier.

Si tu mènes ce que tu fais par une honnête parole, en tout, petit homme tu ne seras jamais oublié.
En toi veille le monde,
et toi, veille surtout à être tout ce que tu fais.

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Commentaires

  1. Encore une pépite signée ATOS, Merci

  2. merci à toi VVAL ;)

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