Poème 'Le Rendez-vous solitaire' de Raymond RADIGUET dans 'Les Joues en feu'

Le Rendez-vous solitaire

Raymond RADIGUET
Recueil : "Les Joues en feu"

Emprunte aux oiseaux leur auberge
Au feuillage d’ardoise tendre !
Loin des fatigues, ma cycliste,
Qui t’épanouis sur nos berges,
Future fleur comme Narcisse,

Tu sembles toi-même t’attendre !
Mais pour que nul gêneur ne vienne
Je nomme la Marne gardienne,
Ô peu chaste, de tes appâts.
La Marne fera les cent pas.

Si son eau douce va semblant
Plus douce et plus chaste que d’autres,
Ses désirs pourtant sont les nôtres :
Voir bouillir à l’heure du thé
Que l’on prend en pantalon blanc,
Au soleil, ta virginité !

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. * * *
    ----

    ... pantalon que tu retires,
    c'est pour ne pas le salir.

  2. Sapin solitaire
    ----------

    Du chemin l’arbre est écarté,
    Perdu dans la broussaille épaisse ;
    Il est d’une ordinaire espèce,
    C’est un végétal sans fierté.

    De son sort il est enchanté,
    Puisqu’en repos les gens le laissent ;
    Aucun bûcheron ne le blesse,
    Ce bois n’est guère fréquenté.

    Il admire les fleurs nouvelles
    Et leur dit qu’il les trouve belles ;
    Elles sourient de cet aveu.

    La dryade sans artifice
    Devant lui, peigne ses cheveux,
    Lui proposant ses bons offices.

  3. Tour du reclus
    ---------

    Logis d’un homme solitaire,
    Lequel médite nuit et jour ;
    Rêve-t-il encore d’amour ?
    On dirait qu’il n’y croit plus guère.

    Ce n’est qu’un penseur ordinaire,
    Ce vieil habitant de la tour ;
    Il ne fait pas de longs discours,
    C’est moins fatigant de se taire.

    Sobre est le décor de ce lieu,
    Sans trop de livres, ça vaut mieux ;
    Mais de l’encre jamais tarie.

    La flamme répand sa clarté
    Qui parfois tremble et qui varie,
    Apprivoisant l’obscurité.

  4. Un coin de cosmos écarté,,
    Un corps sphérique, sans noblesse ;
    Des vivants de plusieurs espèces,
    Heureux de leur diversité.

    Des oiseaux qui savent chanter,
    Des gens qui du chant se repaissent ;
    Des gens meurent, d’autres gens naissent,
    Plusieurs n’ont rien à raconter.

    La planète n’est pas nouvelle
    Mais elle est toujours assez belle ;
    Plein de choses sont comme on veut.

    Nous y vivons sans artifice
    En laissant pousser nos cheveux,
    À l’abri de tout maléfice.

  5. (titre)

    Planète anodine

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS