Le Pot de terre et le Pot de fer
Le Pot de fer proposa
Au Pot de terre un voyage.
Celui-ci s’en excusa,
Disant qu’il ferait que sage
De garder le coin du feu :
Car il lui fallait si peu,
Si peu, que la moindre chose
De son débris serait cause.
Il n’en reviendrait morceau.
Pour vous, dit-il, dont la peau
Est plus dure que la mienne,
Je ne vois rien qui vous tienne.
- Nous vous mettrons à couvert,
Repartit le Pot de fer.
Si quelque matière dure
Vous menace d’aventure,
Entre deux je passerai,
Et du coup vous sauverai.
Cette offre le persuade.
Pot de fer son camarade
Se met droit à ses côtés.
Mes gens s’en vont à trois pieds,
Clopin-clopant comme ils peuvent,
L’un contre l’autre jetés
Au moindre hoquet qu’ils treuvent.
Le Pot de terre en souffre ; il n’eut pas fait cent pas
Que par son compagnon il fut mis en éclats,
Sans qu’il eût lieu de se plaindre.
Ne nous associons qu’avecque nos égaux.
Ou bien il nous faudra craindre
Le destin d’un de ces Pots.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Jean de LA FONTAINE
Jean de La Fontaine, né le 8 juillet 1621 à Château-Thierry, est un poète français de la période classique dont l’histoire littéraire retient essentiellement « les Fables » et dans une moindre mesure les contes licencieux. On lui doit cependant des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets... [Lire la suite]
- Le Vieillard et ses Enfants
- Les Membres et l'Estomac
- L'Aigle, la Laie, et la Chatte
- Le Chien qui porte à son cou le dîné de...
- Les Frelons et les Mouches à miel
- Le Mal Marié
- L'Ane chargé d'éponges, et l'Ane chargé...
- Le Rat qui s'est retiré du monde
- Le Lion et le Moucheron
- La Génisse, la Chèvre, et la Brebis, en...
Le pissenlit d’avril offrit trois parachutes,
Faisant, sous le soleil, voler trois acariens.
Le premier atteignit les sables sahariens,
Et, dans une oasis, devint joueur de flûte.
Le deuxième acarien, que l’effort ne rebute,
Fit des acrobaties dans le ciel sibérien.
On l’a félicité, il a dit : « Ce n’est rien,
Un puissant tourbillon m’a pris dans ses volutes ».
Le dernier acarien a parcouru deux mètres
Et s’est trouvé piégé au bord de ma fenêtre,
Pris par une araignée avec du fil collant.
Ce troisième larron fit le plus fier poème,
Disant : « Sur mon tombeau, n’offrez nul chrysanthème ;
Je reste, pour toujours, un acarien volant »
Cochonfucius, seriez-vous parti en vacances ?
Ceci fut votre dernier sonnet
Ainsi manquons-nous de chance
De ne plus pouvoir lire vos billets
Patience !
Je m'y remets demain, peut-être, ou dans trois jours.