Le pont
J’avais devant les yeux les ténèbres. L’abîme
Qui n’a pas de rivage et qui n’a pas de cime,
Était là, morne, immense ; et rien n’y remuait.
Je me sentais perdu dans l’infini muet.
Au fond, à travers l’ombre, impénétrable voile,
On apercevait Dieu comme une sombre étoile.
Je m’écriai : — Mon âme, ô mon âme ! il faudrait,
Pour traverser ce gouffre où nul bord n’apparaît,
Et pour qu’en cette nuit jusqu’à ton Dieu tu marches,
Bâtir un pont géant sur des millions d’arches.
Qui le pourra jamais ! Personne ! ô deuil ! effroi !
Pleure ! — Un fantôme blanc se dressa devant moi
Pendant que je jetai sur l’ombre un œil d’alarme,
Et ce fantôme avait la forme d’une larme ;
C’était un front de vierge avec des mains d’enfant ;
Il ressemblait au lys que la blancheur défend ;
Ses mains en se joignant faisaient de la lumière.
Il me montra l’abîme où va toute poussière,
Si profond, que jamais un écho n’y répond ;
Et me dit : — Si tu veux je bâtirai le pont.
Vers ce pâle inconnu je levai ma paupière.
— Quel est ton nom ? lui dis-je. Il me dit : — La prière.Jersey, décembre 1852.
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Commentaires
- Abraham | Rick Z's THEO Blog
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Victor HUGO
Victor-Marie Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris, est un écrivain, dramaturge, poète, homme politique, académicien et intellectuel engagé français, considéré comme l’un des plus importants écrivains romantiques de langue française. Fils d’un général d’Empire souvent... [Lire la suite]
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- A propos de la loi Faider
Victor Hugo se tient auprès d'une falaise.
L'espace devant lui est purement obscur.
Au bord du précipice, il marche d'un pied sûr,
Bien qu'au fond de son coeur, il éprouve un malaise.
Il songe à ces démons des routes irlandaises
Qui parlent à minuit dans un dialecte impur ;
Il songe à Prométhée, assis sur le sol dur,
Dont l'oeil reflète encore une lueur de braise.
Il sait que l'autre bord est un charmant rivage ;
Il ne sait pas comment obtenir le passage,
Si l'oraison vraiment peut édifier un pont.
Il interroge alors la sorcière normande,
L'abreuvant de calva dont la vieille est gourmande ;
Mais il ne capte rien de ce quelle répond.
Retouche :
de ce qu'elle répond
Est-ce qu'il y aurait quelques explications à propos de ce poème??? Ce qu'il signifie, pourquoi évoquer l'haut-delà et tout ces trucs quoi! Merci bien...
C'est vrai que l'AU-delà et touS ces "trucs", de nos jours, c'est bien loin...
Disons que c'est du fantastique...
Sinon le vers "Il ressemblait au lys que la blancheur défend" a trouvé écho chez Mallarmé : http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/brise-marine
@Pizza-72
Ce poème raconte comment V.Hugo s'est recentré sur sa foi pour rendre le deuil de sa fille plus "facile" à vivre (On ne se remet jamais de la mort de son enfant).
L'abime infinie représente le deuil qui l'a éloigné (ici détruit, d'où l'abime) de sa foi. Dieu est une "sombre étoile" (Oxymore), il ne le vois que très peu depuis le fond de son désespoir. Seul la prière lui permettra de "reconstruire" sa foi qui le fera marcher vers Dieu.
Le poème doit aussi être remis dans le contexte des Contemplations, ou le sixième livre (Au bord de l'infini) est tourné vers les questions métaphysiques de Hugo et son rapport vis-à-vis de la religion.
Je veux un introduction
Redige Le Poème En Vers Libres Pour Honorer Hkb
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2013/08/16/pont-victor-hugo/
Ce texte est inspirant pour moi qui veut faire un poemre
se poeme est inspirant pour moi le poete
Pont du fleuve Eridan
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Le fleuve paresseux suivait ses habitudes ;
Je voulais sur ce thème écrire une chanson,
Mais mon âme flottait dans une incertitude,
Je restais près de l’eau, sans proférer un son.
Un héron promenait au loin sa solitude ;
Et l’eau du fleuve gris, qui jamais ne répond,
Écoutait mes questions avec sollicitude.
Auprès d’une forêt se dressait un vieux pont.
Ce n’est que l’Eridan, ce n’est donc pas la Seine,
En vain je chercherais à lui dire ma peine :
Nul ne se désaltère en avalant du sel.
Le fleuve n’est pas sombre et l’oiseau n’est pas triste,
Le ciel semble construit par un grand coloriste
Et le pont fut béni par le grand Saint Michel.
Le chanteur
Quand il est angoissé, il a pour habitude
De se mettre au piano pour faire une chanson,
Il le fait chaque fois, c’est une certitude,
C’est sa seule façon de trouver l’unisson.
Une fois enfoncé, loin dans la solitude,
Sa muse, à ses appels, à tous les coups, répond,
Il est réconforté par sa sollicitude ;
Entre la vie et lui est reconstruit le pont.
Pour la première fois, il se donne sur scène
Au début du concert, sa voix est à la peine,
On est encore loin de l’aisance d’un Brel !
Bientôt il prend plaisir à être sur la piste,
Très tard dans la soirée les spectateurs insistent,
Afin qu’il revienne pour un dernier rappel.
Abraham et Ismaël
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Ils sont sur un trajet qui sort des habitudes,
Abraham qui navigue avec son grand garçon,
Lequel sait manoeuvrer la nef d’incertitude
Allant vers l’inframonde où tous les diables sont.
Le patriarche craint la proche solitude ;
Mais l’eau du lac obscur, qui jamais ne répond,
Ne déploie envers lui nulle sollicitude.
De cette nef, le vent vient balayer le pont.
L’ordre venant de Dieu, toute révolte est vaine,
Lui qui sait mesurer nos plaisirs et nos peines,
Lui qui connaît le poids de chaque grain de sel.
Le vieillard n’est pas sombre et l’enfant n’est pas triste,
Dur est le grand couteau fourni par l’aciériste :
Dieu pour le retenir enverra Saint Michel.
Corvus Pontifex
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Cet oiseau fit un pont, il le fit en un jour ;
Et c’était un corbeau d’une espèce nouvelle
Qui fut d’un magicien le disciple fidèle
Arborant, qui plus est, des plumes de velours.
Du prénom de Corax il voulait qu’on l’appelle,
Aussi nous prenions soin de l’employer toujours ;
Dieu sait quelles oiselles inspiraient ses amours,
Lui qui priait souvent dans la vieille chapelle.
Les autres bâtisseurs lui firent bon accueil ;
Un barde en son honneur écrivit un recueil,
Ce qui, jusqu’à nos jours, la gloire lui assure.
Les dames de la Cour achètent son portrait ;
Il se moque du Roi sans craindre la censure
Et rime des sonnets non dépourvus d’attraits.
Corvus Pontifex
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Dieu sait quelle illusion inspirait ses amours
(septième vers)
(septième vers, autres possibilités)
Dieu sait-il quelle oiselle inspirait ses amours ?
* * *
Dieu sait quelle hirondelle inspirait ses amours...
Porteurs de flammes
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Ils ont brandi des feux au sommet des falaises ;
Très loin au-dessous d’eux, l’onde est un gouffre obscur.
Naviguer par ce temps, sachez-le, c’est peu sûr,
Car la lune est absente, et la mer est mauvaise.
De la côte s’approche une nef irlandaise
Avec son capitaine au beau regard d’azur ;
C’est un sage patron, ferme sans être dur,
Qui toujours fut prudent face aux côtes françaises.
Quelques-uns de ces lieux ont de charmants rivages ;
Mais on trouve, plus loin, de dangereux passages,
À la manoeuvre il faut des hommes sur le pont.
Un peu plus indulgente est la rive normande
Au-delà de ce Mont que Saint Michel commande ;
Car les matelots prient, et l’archange répond.
Étude de texte le pont dans les malheureux de Victor Hugo
Commentaire sur le pont de Victor Hugo
<>commentaires composé
Pont des fantômes
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Les revenants sont mal à l’aise,
Le fleuve et le ciel sont obscurs :
De leur sort, ils ne sont pas sûrs,
D’être mort, la chose est mauvaise.
Ils s’abritent sous un mélèze
En prononçant des mots impurs ;
Ensuite ils traversent un mur,
La lune est là, ça les apaise.
Ils ne quittent point ce rivage,
Parfois même, l’un d’entre eux nage ;
Vif est le courant sous le pont.
La belle ondine se demande
Lequel est celui qui commande ;
Mais aucun d’entre eux ne répond.
de très beaux poèmes bien écrits
seul bémol pour la poésie classique
il faut rime au singulier avec rime singulier
et rime pluriel avec rime pluriel
pour ma part j'ai ce soir une bonne crise de foie! trop bouffé de foie gras; alors question foi ma foi va te faire FOOT à Foix!!! non mais dès fois!!! et puis j'oublie le rouge ! le carton rouge!
et puis hue go !!!