Le miracle d’amour
Babylone a vanté ses murailles de brique,
Rhode a fait renommer son colosse orgueilleux,
Et l’Égypte a fait cas des sommets sourcilleux
D’une masse de pierre admirable en fabrique.Éphèse aimait son temple ainsi qu’une relique,
Semiramis avait des jardins merveilleux,
Le tombeau de Mausole était miraculeux,
Et ne lui cédait pas le Jupiter olympique.Les anciens ont dit merveilles en leurs vers
Des miracles premiers qu’on vit en l’univers,
Mais moi j’ai pour sujet la merveille seconde.Ô ma Philis, alors que je décris vos yeux,
Célèbre qui voudra sept miracles du monde,
Je réserve à ma plume un miracle des cieux.
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Pierre de MARBEUF
Pierre de Marbeuf (1596-1645) est un poète baroque français du XVIIe siècle. Né à Sahurs, il fait ses études au collège de La Flèche et vit à Paris de 1619 à 1623. Il étudie le droit en compagnie de Descartes. Auteur de sonnets baroques et du « Recueil de vers » (publié à Rouen en 1628), il met en... [Lire la suite]
Piaf-Tonnerre et ses amours
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Piaf-Tonnerre autrefois s’engagea par amour,
Car en de certains jours il n’eut rien d’autre à faire ;
Ces amours, bien souvent, lui devinrent contraires,
Lui donnant de l’espoir et l’ôtant, tour à tour.
Il fit dedans les yeux d’une brune séjour,
Car elle avait le coeur et l’âme débonnaires,
Mais d’un plus grand bonheur elle fut adversaire
Et son feu s’éteignit au bout de quelques jours.
N’y vois rien d’étonnant, cette histoire est commune,
N’en faisons pas reproche à l’injuste fortune,
Car elle fait métier de perte et déraison.
Piaf-Tonnerre qui rêve à d’anciennes maîtresses
Voit au fond de la nuit les yeux de ces déesses,
Retrouvant les couleurs des anciennes saisons.
Le migrant
Il quitta son pays, non pas par désamour,
Ce fut pour cet homme douloureux de le faire,
Mais il à tenu bon, malgré les vents contraires,
Jamais il n’a songé à faire demi-tour.
Il espère obtenir un titre de séjour
Pour ne plus dépendre de gestes débonnaires,
Ni craindre la police, un constant adversaire
Qui le traque la nuit aussi bien que le jour.
S’il a abandonné ses proches et sa commune,
Et qu’il persévère malgré ses infortunes,
C’est qu’il doit détenir une bonne raison.
Survivre est pour chacun une visée maîtresse,
On prie depuis tous temps les Dieux et les Déesses
Afin qu’ils éloignent, de la mort, la saison.
Bravo!