Le deuil du moulin
Le vieux meunier dort, au fond d’un cercueil
De chêne et de plomb, sous six pieds de terre,
Et, dans le val plein d’ombre et de mystère,
Le moulin repose en signe de deuil.La nuit a drapé ses murs de longs voiles
Crêpes aux plis noirs et silencieux,
Et sur le velours funèbre des cieux
Roulent des pleurs d’or tombés des étoiles.La voix du vent dit, dans les roseaux roux,
Un hymne au bon Dieu pour la paix de l’âme
Du défunt, et l’onde égrène sa gamme,
Lente comme un glas, sur de gros cailloux.Les saules ont mis leurs branches en berne
Au bord du ruisseau, dans l’obscurité,
Et le sentier même est comme attristé
Par l’air douloureux et lourd qui le cerne.Et le vieux moulin, le pauvre moulin
Dont le maître est mort un matin d’automne,
Gît parmi les champs, sous la lune atone,
Seul et délaissé comme un orphelin.
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Gaston COUTÉ
Gaston Couté, né à Beaugency le 23 septembre 1880, mort à Paris 10e le 28 juin 1911, est un poète libertaire et chansonnier français. Gaston Couté est le fils d’un meunier. Avant le baccalauréat, il quitte l’école, qu’il détestait. Il est employé comme commis auxiliaire à la Recette générale des impôts... [Lire la suite]
très joli très triste
Cimetière de village
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Terre posée sur les cercueils,
Ah, quelle sombre terre,
Serait-ce un emblème du deuil,
Un signe de mystère ?
Nuages, navires sans voiles,
Vaisseaux silencieux,
En foule, vous passez aux cieux,
Nous masquant les étoiles.
Arbustes devenus broussailles,
Dans cette obscurité,
Vous semblez des gens attristés
Venus aux funérailles.
Moulin des oiseaux de sinople
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Au moulin de Perutz, on y vient pour ses peines ;
Le meunier obéit aux démons punisseurs,
Il sert également l’évêque meurtrisseur
Et sa manufacture à la marche inhumaine.
Du noble cavalier les espérances vaines
N’ont jamais altéré sa première verdeur ;
Il vivra pour son roi dans ses grandes ardeurs,
Car un sang de héros circule dans ses veines.
J’entends le vieux meunier qui parle à faible voix
Pour guider vers l’Enfer le voleur aux abois ;
Un ange cependant les regarde sans cesse.
Chacun des deux rencontre un trépas différent ;
Leurs destins sont obscurs, cet auteur préférant
Que ne soit détrompée la petite princesse.
Moulin rustique
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Ce moulin fut construit du bois d’une forêt,
Abritant d’un meunier la présence spectrale ;
Je l’entends réciter des rimes sépulcrales
Ou lire des fragments d’un manuscrit secret.
La meunière eut jadis de ravissants attraits,
Mais que dissimulait modestement un châle ;
Elle n’est à présent qu’un fantôme fort pâle,
La famille n’a point conservé son portrait.
Que ce moulin est sombre ! Il n’a pas de fenêtres ;
Dans son rez-de-chaussée le vent d’hiver pénètre,
D’étranges inconnus viennent y boire un coup.
Le maire veut en faire une zone interdite,
À tous les transgresseurs mettant la corde au cou ;
Mais toujours tourneront ces quatre ailes maudites.
Maître Perutz
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Monde fantastique
Où les curieux sortilèges
Sont inépuisables.
Christian von Tornefeld
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Ailes déventées,
La meule prend un repos
Qui semble éternel.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2021/01/06/moulin-rustique/
j'adore ce grand poète poète /paysan
j'ai deux grands bœufs dans mon étable
Deux grands bœufs blancs tâchés de roux
S'il me fallait les vendre
J'aimerais mieux me pendre...
ray