Poème 'Le Cygne et le Cuisinier' de Jean de LA FONTAINE dans 'Les Fables'

Le Cygne et le Cuisinier

Jean de LA FONTAINE
Recueil : "Les Fables"

Dans une ménagerie
De volatiles remplie
Vivaient le Cygne et l’Oison :
Celui-là destiné pour les regards du maître ;
Celui-ci, pour son goût : l’un qui se piquait d’être
Commensal du jardin, l’autre, de la maison.
Des fossés du Château faisant leurs galeries,
Tantôt on les eût vus côte à côte nager,
Tantôt courir sur l’onde, et tantôt se plonger,
Sans pouvoir satisfaire à leurs vaines envies.
Un jour le Cuisinier, ayant trop bu d’un coup,
Prit pour Oison le Cygne ; et le tenant au cou,
Il allait l’égorger, puis le mettre en potage.
L’oiseau, prêt à mourir, se plaint en son ramage.
Le Cuisinier fut fort surpris,
Et vit bien qu’il s’était mépris.
« Quoi ? Je mettrois, dit-il un tel chanteur en soupe !
Non, non, ne plaise aux Dieux que jamais ma main coupe
La gorge à qui s’en sert si bien!  »

Ainsi dans les dangers qui nous suivent en croupe
Le doux parler ne nuit de rien.

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Commentaires

  1. "près de" = sur le point de, et "prêt à" = consentir à

    Dans "la lice et sa compagne" : "Je suis prêt à sortir avec toute ma bande,
    si vous pouvez nous mettre hors".

    Dans "Le Cygne et le Cuisinier": "L'oiseau prêt à mourir , se plaint en son ramage"
    Le cygne ne consent pas à mourir puisqu'il se plaint. Il est sur le point de mourir.
    Ne fallait-il pas écrire : près de mourir?

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