Le crépuscule est triste et doux comme un adieu
Le crépuscule est triste et doux comme un adieu.
A l’Orient, déjà dans le ciel sombre et bleu,
Où lentement la nuit, qui monte, étend ses voiles,
De timides clartés, vagues espoirs d’étoiles,
Contemplent l’Occident clair encore, y cherchant
Le rose souvenir d’un beau soleil couchant.
Le vent du soir se tait. Nulle feuille ne tremble
Même dans le frisson harmonieux du tremble;Et l’immobilité se fait dans les roseaux
Que l’étang réfléchit au miroir de ses eaux.
En un parfum ému chaque fleur s’évapore
Pure, et les rossignols ne chantent pas encore.Pour échanger tout bas nos éternels aveux,
Chère, nous choisirons cette heure, si tu veux.
Nous prendrons le chemin tournant de la colline.
Mon front se penchera vers ton front qui s’incline;
Et nos baisers feront des concerts infinis
Si doux que les oiseaux, réveillés dans leurs nids,
Trouveront la musique, à cette heure, indiscrète,
Et se demanderont quelle bergeronnette
Ou quel chardonneret est assez débauché
Pour faire l’amour quand le soleil s’est couché.
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François COPPÉE
François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français. Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète du souvenir d’une première rencontre... [Lire la suite]
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