Le Crépuscule du Sage…
Les journées s’éteignaient dans un souffle inaudible
Et tombaient lentement jusqu’à joncher les nuits.
Seul, un homme encombré par le poids de sa vie
Emiettait son passé d’un pas lent et sensible.Autour de lui la vie semblait trembler un peu
Comme tremble une main tendue vers son aimé
Et sur son pied dansait la poussière dorée
De l’attente anoblie d’acquiescer d’être vieux.Tout en son corps usé souriait lentement
Et diffusait dans l’air une douce lumière,
Ainsi s’en vont les soirs à leurs heures dernières
Et le Sage ayant fait la paix avec le Temps.La nuit tendant ses bras, tout au bout du chemin
S’avançait, pans de soie d’un paisible outremer
Et froissait l’horizon comme on clôt la paupière
A l’heure où l’âme oublie le poids du corps humain.Il n’était pas un bruit, un parfum, un élan
Qui ne participât chacun à sa couleur
A tracer son obole en ce chemin de cœur
Que célébrait pas à pas cet homme en marchant.Anticipant la nuit qui venait l’envahir
L’homme ferma les yeux sur son dernier couchant,
Puis se drapa de nuit et de son pas dansant
Disparut à jamais dans le chant de son rire…
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Commentaires
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jiaile
Nom : Moulin
Prénom : Jean-Luc
Naissance : 18/01/1959
Présentation : non renseigné
Bonjour.
Je ne fais que passer pour, dans mon acclamation, éparpiller un mot sur votre poésie : sublime.
Ce texte, à la fois imagé et sonore, projette le lecteur en une réalité différente ; spéciale et pleine de charmes. Malgré peut-être quelques maladresses de lexique et de ponctuation, ces mots sont vraiment dignes d'être lus et relus, sans trace de lassitude. Les métaphores sont élégamment choisies pour dessiner au fusain cette scène qui, au final, s'étale aux yeux du lecteur un peu comme un songe : irréel et captivant.
Mais d'autres mots de ma part ne pourraient que tacher cet écrit si charmant dans son entier.
Continuez.