Le coeur volé
Mon triste coeur bave à la poupe,
Mon coeur couvert de caporal :
Ils y lancent des jets de soupe,
Mon triste coeur bave à la poupe :
Sous les quolibets de la troupe
Qui pousse un rire général,
Mon triste coeur bave à la poupe,
Mon coeur couvert de caporal !Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs quolibets l’ont dépravé !
Au gouvernail on voit des fresques
Ithyphalliques et pioupiesques.
Ô flots abracadabrantesques,
Prenez mon coeur, qu’il soit lavé !
Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs quolibets l’ont dépravé !Quand ils auront tari leurs chiques,
Comment agir, ô coeur volé ?
Ce seront des hoquets bachiques
Quand ils auront tari leurs chiques :
J’aurai des sursauts stomachiques,
Moi, si mon coeur est ravalé :
Quand ils auront tari leurs chiques
Comment agir, ô coeur volé ?
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Arthur RIMBAUD
Arthur Rimbaud (Jean Nicolas Arthur Rimbaud) est un poète français, né le 20 octobre 1854 à Charleville, dans les Ardennes, et mort le 10 novembre 1891 à l’hôpital de la Conception à Marseille. Lycéen brillant et poète précoce, Arthur Rimbaud excelle dans les compositions latines, parmi lesquelles on trouve ses plus... [Lire la suite]
Hyperlion
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C’est l’hyperlion d’azur, un être au noble coeur,
Lui qui ne connaît point la peur ni la misère ;
Car il va volontiers trinquer dans les chaumières
Pour partager les jeux des paysans moqueurs.
Souvent nous l’ont décrit les anciens chroniqueurs,
Aussi la crocolionne au sombre cimetière ;
https://paysdepoesie.wordpress.com/2014/05/20/crocolionne/
Tous nous sommes émus par sa noble prière,
Dont les mots sont plus chauds qu’une douce liqueur.
Il est l’ami d’Horus aux ailes de faucon
Qui vient assez souvent s’asseoir sur son balcon ;
Car il laissa toujours ouverte sa fenêtre.
Hathor lui sert de muse et reste auprès de lui
Pour commenter son rêve au milieu de la nuit ;
J’entends battre le coeur parfait de ce grand être.
Un ange drague une fée
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L’être ailé veut offrir son coeur
À une enchanteresse fière ;
Lui qui naquit de la lumière,
Il a Cupidon pour vainqueur.
Je l’appris d’un vieux chroniqueur,
Un des gardiens du cimetière ;
Nous partagions un pot de bière,
Faute de plus forte liqueur.
« Amour-ivresse et corps-flacon »,
Chantait un troubadour gascon ;
Le corps d’un ange aussi, peut-être.
La fée n’a pas voulu de lui ;
Il fut consolé, l’autre nuit,
Par la dryade d’un grand hêtre.