Le cheval
J’aime porter de longs cheveux
Comme une femme,
J’aime porter un amoureux
Près de sa dame,
J’aime porter le poids fatal
Des inconnus,
J’aime porter le long du val
Les bienvenues.
J’aime la poudre du chemin
Sur mon visage,
J’aime le conseil de la main
Qui m’encourage.
Je fuis mon ombre de cheval
Courant la plaine,
Je crains mon reflet animal
Dans la fontaine.1954
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Louise de VILMORIN
Louise Levêque de Vilmorin, dite Louise de Vilmorin, est une écrivaine française née le 4 avril 1902 à Verrières-le-Buisson (Essonne) où elle est morte le 26 décembre 1969. Née dans le château familial d’une célèbre famille de botanistes et grainetiers, elle se fiance en 1923 à Antoine de Saint-Exupéry mais épouse... [Lire la suite]
Rhapsode utopique
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Le vent violent, dans mes cheveux,
Comme une femme
Les froissant d'un geste amoureux !
Allons, Madame,
L'amour peut se montrer fatal
Aux inconnus.
Je préfère être seul au val
Et bienvenu
Des longues herbes du chemin ;
Quelques visages
En rêve viennent, quelques mains,
Quelques images.
Commence l'année du Cheval,
La soixantaine ;
Il est patient, cet animal
Fait pour la peine.
Cheval tricéphale
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Il est seigneur et dieu dans un pays de glace,
Il peut le parcourir sans jamais se lasser ;
Monocéphale il fut, dans un lointain passé,
Lui que son triple chef parmi les monstres classe.
Il aime une jument que ses bouches embrassent,
Ce couple fabuleux suit les chemins tracés
Par le vent boréal, prompt à les effacer ;
Et plus d’un immortel voudrait être à leur place.
Il fait des rêves fous dans son triple cerveau,
Il se voit nécrophage et maître d’un caveau ;
Puis de notre planète il explore le centre.
Ce très noble animal, quel en serait le prix ?
En aucun catalogue on ne le trouve écrit,
Il peut dormir tranquille au profond de son antre.