Le Bûcheron et la Mort
Le dos chargé de bois et le corps tout en eau,
Un pauvre bûcheron, dans l’extrême vieillesse,
Marchait en haletant de peine et de détresse;
Enfin, las de souffrir, jetant là son fardeau,
Plutôt que de s’en voir accablé de nouveau,
Il souhaite la Mort et cent fois il l’appelle.
La Mort vient à la fin : « Que veux-tu ? lui crie t-elle,
Qui moi ? dit-il alors, prompt à se corriger.
Que tu m’aides à me charger. »1701
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Nicolas BOILEAU
Nicolas Boileau, dit aussi Boileau-Despréaux, le « législateur du Parnasse » (né le 1er novembre 1636 à Paris et mort le 13 mars 1711 à Paris), est un poète, écrivain et critique français. Quinzième enfant de Gilles Boileau, greffier de la Grand’ Chambre du Parlement de Paris, Nicolas Boileau est, dès son plus jeune... [Lire la suite]
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- 12 - Épitre XII - À l'abbé Renaudot
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- 06 - Chant sixième
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- 04 - Chant quatrième
- 03 - Chant troisième
- 02 - Épitre II - À l'abbé des Roches
Jean de la Fontaine :
Un pauvre Bûcheron tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?
Point de pain quelquefois, et jamais de repos.
Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
Le créancier, et la corvée
Lui font d'un malheureux la peinture achevée.
Il appelle la mort, elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu'il faut faire
C'est, dit-il, afin de m'aider
A recharger ce bois ; tu ne tarderas guère.
Le trépas vient tout guérir ;
Mais ne bougeons d'où nous sommes.
Plutôt souffrir que mourir,
C'est la devise des hommes.
(La Mort et le Bûcheron).