Le Bœuf et la rose
De connivence avec le salpêtre et les montagnes, le bœuf noir à l’œil clos par une rose entreprend la conquête de la vallée, de la forêt et de la lande.
Là où les fleurs de pissenlit s’étoilent gauchement dans le firmament vert d’une herbe rare,
Là où resplendissent les bouses grasses et éclatantes, les soleils de mauvaise grâce et les genêts précieux,
Là où les blés sont mûrs, là où l’argile taillée en branches et fendillée offre des ravines aux ébats des scarabées,
Là où le scorpion jaune aime et meurt de son amour et s’allonge tout raide,
Là où le sable en poudre d’or aveugle le chemineau.
D’un pas lourd, balançant sa tête géante sur une encolure fourrée, et de sa queue battant à intervalles égaux sa croupe charnue,
Le bœuf noir comme l’encre surgit, passe et disparaît.
Il écrase et paraphe de sa tache le paysage éclatant
Et ses cornes attendent qu’il choisisse la bonne orientation
Pour porter un soleil à sa mort dans leur orbite ouverte sur le vide,
Mettant plus d’un reflet sur ses poils luisants et projetant, tache issue d’une tache,
Son ombre fabuleuse sur la terre avide d’une pluie prochaine
Et du vol incertain des papillons,
Ou peut-être une rose éclatante issue de la seule atmosphère et grandissant entre les branches de leur croissant comme un fantôme de fleur.
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Robert DESNOS
Robert Desnos est un poète français, né le 4 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libéré du joug de l’Allemagne nazie. Autodidacte et rêvant de poésie, Robert Desnos est introduit vers 1920 dans les milieux littéraires modernistes et... [Lire la suite]
Le Yack et l'églantine
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Selon une convention avec le nitre et les alpages, le yack de sable à la prunelle close par une églantine entreprend l'assujettissement du ravin, du bois et des guérets.
Là où les dents de lion se constellent lourdement dans l'azur de sinople d’un gazon clairsemé,
Là où flamboient les fientes fertiles et fulgurantes, les tournesols revêches et les cytises ineffables,
Là où le froment est à point, là où la glaise sculptée en lignes et craquelée offre des pistes aux galipettes des bousiers,
Là où l'androctone d'or copule et trépasse de son épectase et s’étire, cadavérique,
Là où le gravier en fragments de métal précieux éblouit le vagabond.
D’une démarche pesante, faisant osciller son crâne immense sur une nuque velue, et de son appendice caudal frappant en mesure son derrière gras,
Le yack de sable, couleur de goudron, émerge, traverse et se volatilise.
Il aplatit et marque de son empreinte la campagne resplendissante
Et ses andouillers patientent jusqu'à ce qu'il ait pris la bonne direction
Pour accompagner un astre à son extinction dans leur cavité qui donne sur la vacuité,
Posant plus d’une tache de lumière sur sa fourrure brillante et lançant, maculation extraitee d’une maculation,
Sa silhouette monstrueuse sur le sol assoifé d’une averse imminente
Et de l'approximatif déplacement aérien des lépidoptères,
Ou (c'est possible) une églantine flamboyante extraite de l'air et de rien d'autre et croiissant entre les ramures de leur arc de cercle comme un spectre d'épanouissement.
Le Yogourt et l'éjection . ("S + 7" du précédent)
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Selon une convocation avec le noeud et les aluminiums, le yogourt de saboteur à la psychotechnicienne close par une éjection entreprend l'asticot du rayonnage, du bolet et des gueulements.
Là où les dépolitisations de lissage se constellent lourdement dans le baccalauréat de skieur d’un généalogiste clairsemé,
Là où flamboient les fientes fertiles et fulgurantes, les toussotements revêches et les dancings ineffables,
Là où le frottement est à point, là où la glissoire sculptée en limonadières et craquelée offre des pistes aux gamineries des bouturages,
Là où l'anhydride d'ordinateur copule et trépasse de son épigramme et s’étire, cadavérique,
Là où le greffon en fraudeurs de métayage précieux éblouit le vaguemestre.
D’une démobilisation pesante, faisant osciller son crapaud immense sur une objection velue, et de son apprenti caudal frappant en mesure son derviche gras,
Le yogourt de saboteur, couque de goumier, émerge, traverse et se volatilise.
Il aplatit et marque de son emprise la candeur resplendissante
Et ses angles patientent jusqu'à ce qu'il ait pris la bonne discoureuse
Pour accompagner un athlétisme à son extrémité dans leur cellule qui donne sur la valériane,
Posant plus d’une talmouse de lurette sur sa framboise brillante et lançant, maculation extraite d’une maculation,
Sa simagrée monstrueuse sur le solfatare assoifé d’une avitaminose imminente
Et de l'approximatif dépotoir aérien des levers,
Ou (c'est possible) une éjection flamboyante extraite de l'alambic et de rien d'autre et croissant entre les rapidités de leur archevêché de cerf comme un sphéroïde d'éphèbe.
Ancre lourde
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Voyez cette masse pesante,
Ce bloc de métal rassurant !
Grâce à lui, dans les forts courants,
La nef n’est jamais une errante.
Pas de dérive, même lente,
Car l’ancrage en est le garant :
Et nos marins, rudes et francs,
Ne craindront ni vent ni tourmente.
Dieu l’a voulu, dans sa grandeur,
Qui du métal fut créateur
Et le disposa sous la terre.
Ancre que nous sûmes forger :
Le feu nous livra ses mystères
Et nous épargna ses dangers.