L’Attente
Rainer Maria RILKE
C’est la vie au ralenti,
c’est le cœur à rebours,
c’est une espérance et demie:
trop et trop peu à son tour.C’est le train qui s’arrête en plein
chemin sans nulle station
et on entend le grillon
et on contemple en vainpenché à la portière,
d’un vent que l’on sent, agités
les prés fleuris, les prés
que l’arrêt rend imaginaires.
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Rainer Maria RILKE
Rainer Maria Rilke (de son nom patronymique René Karl Wilhelm Johann Josef Maria Rilke) est un écrivain autrichien, né le 4 décembre 1875 à Prague, mort le 30 décembre 1926 à Montreux, en Suisse. Il vécut à Veyras de 1921 à sa mort. Il est surtout connu comme poète, bien qu’il ait également écrit un roman, « Les... [Lire la suite]
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- Eros (II)
- Arrêtons-nous un peu...
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- Eau qui se presse, qui court...
- Un tel souffle, ne l'ai-je pas puisé au...
- Tout ici chante la vie de naguère...
- Les tours, les chaumières, les murs...
- Sur le soupir de l'amie...
- Chemins qui ne mènent nulle part... (5)
- De ton rêve trop plein... (5)
- Pomme ronde… (5)
- Bouche de la fontaine (5)
- Le Livre de la Pauvreté et de la Mort (5)
- L'aurai-je exprimé, avant de m'en aller... (4)
- La biche (4)
- Vois-tu, là-haut, ces alpages des anges... (4)
- Un temple dans l'ouïe (4)
- Après une journée de vent (3)
Effondrement d'une civilisation
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Sa Majesté ralentie
Semble marcher à rebours ;
Ni l'Empire, ni sa vie
Ne font frémir son coeur lourd.
L'ennemi est dans la plaine ;
La cour, en admiration
Pour le chant d'un noir grillon,
Ne fait que des choses vaines.
Un temps pour tout, sur le Terre :
Pour danser, pour s'agiter,
Pour transpirer, pour chanter,
Pour aller au cimetière.
Locomotive exoplanétaire
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Je progresse le long d’un tunnel plein de vide,
Traînant des voyageurs en léger attirail ;
Les uns sont rubiconds, les autres sont livides,
Contemplant trois soleils que reflètent les rails.
Au wagon-restaurant, personne n’est avide,
Ils se rattraperont au caravansérail ;
Quant à moi, j’obéis au chauffeur impavide
Qui naquit dans une île aux récifs de corail.
Le brave contrôleur vient de la lune rouge,
Il reste au wagon-bar dont rarement il bouge ;
Il s’en ira dormir quand sonnera minuit.
Mes quarks chauffent un peu, mes neutrinos s’activent,
Je t’invoque souvent, dieu des locomotives ;
Mon coeur s’en satisfait, qui ne craint pas l’ennui.