Poème 'L’Asile' de Robert DESNOS dans 'Contrée'

L’Asile

Robert DESNOS
Recueil : "Contrée"

Celui-là que trahit les rages de son ventre
Et que tel pâle éclair de ses nuits a, souvent,
Humilié, s’humilie. Il se soumet, il entre
À l’asile de fous comme on entre au couvent.

Puissé-je rester libre et garder ma raison
Comme un sextant précis à travers les tempêtes,
Lieux d’asile mon cœur, ma tête et ma maison
Et le droit de fixer en face hommes et bêtes.

Vertu tu n’es qu’un mot, mais le seul mot de passe
Qui m’ouvre l’horizon, déchire le décor
Et soumet à mes vœux l’espéré Val-de-Grâce

Où le sage s’éveille, où le héros s’endort.
Que le rêve de l’un et la réalité
De l’autre soient présents bientôt dans la cité.

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Commentaires

  1. Soleil des lyres
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    Robert brandit sa lyre en toutes les saisons,
    Que ce soit jour de deuil, que ce soit jour de fête ;
    Semaine de vendange ou bien de fenaison,
    Robert est un démon qui n'en fait qu'à sa tête.

    Disciple que je suis, je dis qu'il a raison ;
    Naviguons, dans le calme ou bien dans la tempête,
    Cultivons nos jardins, décorons nos maisons,
    Ainsi est fait l'humain, cette drôle de bête.

    Or, que la poésie soit notre mot de passe :
    Ainsi que le soleil d'éclairer ne se lasse,
    Nous ne nous lassons point de créer nos décors.

    Or, que le rêve apporte un plaisir véritable,
    Livres sur l'étagère et bon vin sur la table :
    Et le malheur, jamais, ne sera le plus fort.

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