L’absence
Huit jours sont écoulés depuis que dans ces plaines
Un devoir importun a retenu mes pas.
Croyez à ma douleur, mais ne l’éprouvez pas.
Puissiez-vous de l’amour ne point sentir les peines!
Le bonheur m’environne en ce riant séjour.
De mes jeunes amis la bruyante allégresse
Ne peut un seul moment distraire ma tristesse;
Et mon cœur aux plaisirs est fermé sans retour.
Mêlant à leur gaîté ma voix plaintive et tendre,
Je demande à la nuit, je redemande au jour
Cet objet adoré qui ne peut plus m’entendre.Loin de vous autrefois je supportais l’ennui;
L’espoir me consolait : mon amour aujourd’hui
Ne sait plus endurer les plus courtes absences.
Tout ce qui n’est pas vous me devient odieux.
Ah! vous m’avez ôté toutes mes jouissances;
J’ai perdu tous les goûts qui me rendaient heureux.
Vous seule me restez, ô mon Eléanore!
Mais vous me suffirez, j’en atteste les dieux;
Et je n’ai rien perdu, si vous m’aimez encore.
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Evariste de PARNY
Évariste Désiré de Forges, chevalier puis vicomte de Parny, est un poète français né le 6 février 1753 à Saint-Paul de l’île Bourbon et mort le 5 décembre 1814 à Paris. Né en 1753 à L’Hermitage de Saint-Paul, Évariste de Parny est issu d’une famille originaire du Berry, installée en 1698 à l’île... [Lire la suite]
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