L’abeille
A Francis De Miomandre.
Quelle, et si fine, et si mortelle,
Que soit ta pointe, blonde abeille,
Je n’ai, sur ma tendre corbeille,
Jeté qu’un songe de dentelle.Pique du sein la gourde belle,
Sur qui l’Amour meurt ou sommeille,
Qu’un peu de moi-même vermeille,
Vienne à la chair ronde et rebelle!J’ai grand besoin d’un prompt tourment:
Un mal vif et bien terminé
Vaut mieux qu’un supplice dormant!Soit donc mon sens illuminé
Par cette infime alerte d’or
Sans qui l’Amour meurt ou s’endort!
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Paul VALÉRY
Ambroise Paul Toussaint Jules Valéry est un écrivain, poète, philosophe et épistémologue français, né à Sète (Hérault) le 30 octobre 1871 et mort à Paris le 20 juillet 1945. Né d’un père d’origine corse et d’une mère génoise, Paul Valéry entame ses études à Sète (alors orthographiée Cette) chez les... [Lire la suite]
Ronsard :
Le petit enfant Amour
Cueillait des fleurs à l'entour
D'une ruche, où les avettes
Font leurs petites logettes.
Comme il les allait cueillant,
Une avette sommeillant
Dans le fond d'une fleurette
Lui piqua la main douillette.
Sitôt que piqué se vit,
« Ah, je suis perdu ! » ce dit,
Et, s'en courant vers sa mère,
Lui montra sa plaie amère ;
« Ma mère, voyez ma main,
Ce disait Amour, tout plein
De pleurs, voyez quelle enflure
M'a fait une égratignure ! »
Alors Vénus se sourit
Et en le baisant le prit,
Puis sa main lui a soufflée
Pour guérir sa plaie enflée.
« Qui t'a, dis-moi, faux garçon,
Blessé de telle façon ?
Sont-ce mes Grâces riantes,
De leurs aiguilles poignantes ?
--Nenni, c'est un serpenteau,
Qui vole au printemps nouveau
Avecques deux ailerettes
Ça et là sur les fleurettes.
--Ah ! vraiment je le connois,
Dit Vénus ; les villageois
De la montagne d'Hymette
Le surnomment Mélissette.
Si doncques un animal
Si petit fait tant de mal,
Quand son alène époinçonne
La main de quelque personne,
Combien fais-tu de douleur,
Au prix de lui, dans le coeur
De celui en qui tu jettes
Tes amoureuses sagettes ? »
*
* *
*
(L'Amour piqué par une abeille)
Eh oui! Valéry et Ronsard, inspirés et sensuels...
Poésies précieuses.
Rêveuses azurées
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Leurs armes ne sont pas mortelles,
Ce sont les avettes d’azur ;
De leur ruche aux fragiles murs,
L’architecture est en dentelle.
Choisissant la fleur la plus belle,
Pour qui l’Amour s’est montré dur,
En ont fait le miel le plus pur ;
Jamais elles ne sont rebelles.
Elles ignorent les tourments
De la saison qui se termine,
Car l’hiver se passe en dormant.
La nuit d’un songe s’illumine ;
Elles y sont avettes d’or,
Et puis chacune se rendort.
Comment je peux faite un analyse clair de poème l'abeille