La voix du vent
Les nuits d’hiver quand le vent pleure,
Se plaint, hurle, siffle et vagit,
On ne sait quel drame surgit
Dans l’homme ainsi qu’en la demeure.Sa grande musique mineure
Qui, tour à tour, grince et mugit,
Sur toute la pensée agit
Comme une voix intérieure.Ces cris, cette clameur immense,
Chantent la rage, la démence,
La peur, le crime, le remord…Et, voluptueux et funèbres,
Accompagnent dans les ténèbres
Les râles d’amour et de mort.
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Maurice ROLLINAT
Maurice Rollinat, né à Châteauroux (Indre) le 29 décembre 1846 et mort à Ivry-sur-Seine le 26 octobre 1903, est un poète français. Son père, François Rollinat, était député de l’Indre à l’Assemblée constituante en 1848 et fut un grand ami de George Sand. Issu d’un milieu cultivé, Rollinat se met très... [Lire la suite]
Planète improbable
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Cette planète rit et pleure,
Puis, fort brusquement, s’assagit ;
Une foule de chiens surgit
Sans qu’on devine leur demeure.
Ici, des vestales mineures
Sourient d’un arbre qui mugit ;
Un champignon magique agit,
Mû par une force intérieure.
Les lunes ne sont pas immenses,
Mais sont atteintes de démence ;
Sitôt que celle-ci les mord,
On peut les voir, d’un air funèbre,
Emplir l’espace de ténèbres ;
Les chiens vont hurlant à la mort.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2016/06/23/planete-improbable/
Dans le vent
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L’air est humide, le ciel pleure,
Le vent jamais ne s’assagit ;
Un timide rayon surgit
Qui guère longtemps ne demeure.
Sur le jardin passent les heures,
Le soir vient, le soleil rougit ;
Un charme vespéral agit
Sur l’herbe que le vent effleure.
Tout est dans un désordre immense
Sous ces rafales de démence ;
Les vivants ont perdu le nord.
Quant cesseras-tu, vent funèbre ?
Déjà surviennent les ténèbres ;
Vent maudit, veux-tu notre mort ?