Poème 'La traque' de ATOS

à tour de vies, par la sente,
à coup d’envie, au détour d’un corps,
au croisement de nos voix
ressentir une présence, et s’élancer sur la lande,
libre – violente- vivante- palpitante .
A tour de bras, à force de l’instinct à coup de reins,
Te garder de toute ma force
Comme une bête féroce garderait sa proie
à tout renverser à tout fracasser à tout inventer
à tout laisser et à tout prendre
Ne vouloir rien concéder
Ne plus jamais rien pardonner
A tour de cœur
Accord chagrin
A force de vie
Ivre de fièvre, plantée en plein milieu du non sens,
T’atteindre bien avant que la nuit ne nous perde.
Alors me remettre en chasse pour suivre ta trace.
Saisir et prendre et t’emporter.
Me rendre pour pouvoir enfin m’apaiser
A force d’attendre A coup d’erreur
A force d’en rire – talonner le pire
L’espoir bandé, les chairs défouraillées
Les mains brûlées d’avoir tout abandonner,
Au détour de ton ombre te sourire en secret.
….Et puis te laisser aller
A court de souffle
Au bord du verbe au fond de l’autre
A force de combattre à coups de lames – Accord de sang.
Te transpercer et puis me fendre,
dans les vapeurs de nos silences
Partager l’irréparable – maudire bénir – fuir et revenir
Nous pardonner – me saccager – te protéger.
A force d’espoir,
à pic
contre paroi,
envers et contre toute loi
Surprenant cœur de cristal dans un ventre animal
A tour d’errance
Résister et te guetter
Traverser la plaine
Te parcourir à découvert
Poser nos âmes
Et enfin nous délivrer
Apprivoiser l’obscurité
Festoyer en plein enfer. Terriblement vivants.
Ne serait ce que pour cet instant.
Et soudain…,
au détour d’une sente ressentir cette incroyable présence
Flairer à s’enivrer,
………et s’élancer sur la lande.