Poème 'La Thessalie' de Théodore de BANVILLE dans 'Le sang de la coupe'

La Thessalie

Théodore de BANVILLE
Recueil : "Le sang de la coupe"

A Auguste Préault

O Thessalie, il est dans tes monts pittoresques
De noirs vallons, jonchés de laves et de rocs,
Que l’éclair et la foudre en ses terribles chocs
A peints de pourpre et d’or, comme de grandes fresques.

Là, tordue et brisée en cent poses grotesques
Et laissant la tempête éparpiller ses blocs,
La Terre, que jamais ne déchirent les socs,
Succomba sous l’effort des Titans gigantesques.

Un granit, que jamais l’ouragan n’a ployé,
Étale seul ses flancs et son front foudroyé
Et mesure les cieux de son œil de colosse.

O statuaire ! ainsi l’artiste à l’œil de feu,
Les pieds sur le volcan et sur sa gueule atroce,
D’un regard assuré plonge dans le ciel bleu.

Octobre 1847.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Dans la crypte
    ------------------

    Il est, dessous l'église, un monde pittoresque
    Qu'un joyeux monstre d'or a creusé dans le roc ;
    Je me suis aperçu (pour moi, ce fut un choc)
    Qu'il l'avait décoré d'inénarrables fresques.

    Un gros moine, un évêque, un cardinal grotesque,
    La prêtraille est par lui défigurée en bloc ;
    On y voit Dupanloup qui retire son froc,
    Tout prêt à dévoiler sa gloire gigantesque,

    Son gourdin, que jamais faiblesse n'a ployé,
    Arme dont Jupiter aurait pu foudroyer
    Maint centaure, maint troll, maint arrogant colosse.

    Aussi, le bon prélat sourit de son oeil bleu,
    Manifestant sa joie dans son visage en feu,
    Disant « Vous voyez bien, je ne suis pas féroce ».

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS