La tête étoilée – Le vigneron champenois
Le régiment arrive
Le village est presque endormi dans la lumière parfumée
Un prêtre a le casque en tête
La bouteille champenoise est-elle ou non une artillerie
Les ceps de vigne comme l’hermine sur un écu
Bonjour soldats
Je les ai vus passer et repasser en courant
Bonjour soldats bouteilles champenoises où le sang fermente
Vous resterez quelques jours et puis remonterez en ligne
Échelonnés ainsi que sont les ceps de vigne
J’envoie mes bouteilles partout comme les obus d’une charmante artillerieLa nuit est blonde ô vin blond
Un vigneron chantait courbé dans sa vigne
Un vigneron sans bouche au fond de l’horizon
Un vigneron qui était lui-même la bouteille vivante
Un vigneron qui sait ce qu’est la guerre
Un vigneron champenois qui est un artilleurC’est maintenant le soir et l’on joue à la mouche
Puis les soldats s’en iront là-haut
Où l’Artillerie débouche ses bouteilles crémantes
Allons Adieu messieurs tâchez de revenir
Mais nul ne sait ce qui peut advenir
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Guillaume APOLLINAIRE
Guillaume Apollinaire, de son vrai nom Wilhelm Albert Włodzimierz Apolinary de Wąż-Kostrowicki, est un écrivain français (né polonais, sujet de l’Empire russe), né le 26 août 1880 à Rome et mort le 9 novembre 1918 à Paris. C’est l’un des plus grands poètes français du début du XXe siècle, auteur notamment... [Lire la suite]
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La vigne de Monseigneur Lapinot
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Sans jamais s’’adonner aux vaines beuveries,
L’évêque aime la vigne, et c’est avec raison ;
Quand sur sa table il pose un plat d’argenterie,
Le bon vin l’accompagne en toutes les saisons.
Bacchus est dans son coeur et sur ses armoiries
Où le pampre est montré, auprès d’un vert gazon,
Ainsi qu’un long chemin traversant la prairie
Pour aller doucement rejoindre la maison.
Le sang du charpentier, c’est une noble essence,
Même les réprouvés admirent sa puissance ;
Il charme nos esprits dans le Ponant vermeil.
Un jour n’est point perdu, pour autant qu’on l’arrose,
Trinquant avec un ange au coucher du soleil
Auprès du grand jardin où s’endorment les roses.