La source tombait du rocher
La source tombait du rocher
Goutte à goutte à la mer affreuse.
L’Océan, fatal au nocher,
Lui dit : « Que me veux-tu, pleureuse ?« Je suis la tempête et l’effroi ;
« Je finis où le ciel commence.
« Est-ce que j’ai besoin de toi,
« Petite, moi qui suis l’immense ? »La source dit au gouffre amer :
« Je te donne, sans bruit ni gloire,
« Ce qui te manque, ô vaste mer !
« Une goutte d’eau qu’on peut boire. »Avril 1854.
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Victor-Marie Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris, est un écrivain, dramaturge, poète, homme politique, académicien et intellectuel engagé français, considéré comme l’un des plus importants écrivains romantiques de langue française. Fils d’un général d’Empire souvent... [Lire la suite]
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Dans ce poème, l'on retrouve toute la fragilité et toute la force de chaque être humain.
En peu de vers, tout est dit. Et si bien dit.
Saint Escuiruel
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Ce saint rongeur grimpe aux rochers
Puis dans un trou d’arbre il se cache ;
Fier comme un coq sur son clocher,
Il lisse sa fine moustache.
Sur un grimoire il s’est penché
Qu’écrivit jadis Sainte Vache ;
Dès sa jeunesse, il fut touché
Par cette grande âme sans tache.
Puis il écoute Saint Renard
Qui de porter son chef a l’art
Sans craindre les démons sauvages.
Il a des noix pour son repas,
Du jus de mûres pour breuvage ;
La disette, il ne la craint pas.
Escuiruel d’inframonde
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Un puits s’ouvre sous un rocher,
Mais sans aucune eau, que je sache ;
Évite de t’en approcher,
Un écureuil d’enfer s’y cache.
Avec son sabre, il peut trancher,
Il peut découper une vache ;
Son couteau, de corne emmanché,
La tête et les membres détache.
Il extermine les renards
Et massacre les saint-bernards ;
C’est un démon des plus sauvages.
Ne sois pas son prochain repas,
Qu’il n’ait pas ton sang pour breuvage ;
Ce diable ne pardonne pas.