La rose de Saadi
Et toi, Fleur dont les mots étaient l’ardent feuillage,
Et dont les bras tremblaient comme des arbrisseaux ;
Toi qui prenais toujours un rêve pour ombrage,
Et, pour conseil, le bleu transparent des ruisseaux ;Peut-on parler de fleurs sans revoir ton visage
Qui, si pâle sous les bandeaux noirs en arceaux,
Quand il se détachait sur un cher paysage
Avait l’air d’une fleur sous deux ailes d’oiseaux,Rose de Saadi, charmante Marceline,
Peut-on parler de fleurs dans le soir qui s’incline
Sans revoir ton visage anéanti de pleurs ?- Les fleurs dans la rosée ont dû mourir et naître
Si la vie a doublé tes larmes, c’est, peut-être,
Qu’elle aussi te prenait toujours pour une fleur !
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Rosemonde GÉRARD ROSTAND
Louise-Rose-Étiennette Gérard, dite Rosemonde Gérard, poétesse française, est née le 5 avril 1866 à Paris où elle est morte le 5 juillet 1953.
Elle est la petite-fille du comte Étienne Maurice Gérard, héros de Wagram. Son parrain est le poète Leconte de Lisle et son tuteur Alexandre Dumas. Dodette était son surnom... [Lire la suite]
Marceline
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Marceline entendait la langue des feuillages,
Recevant le salut de tous les arbrisseaux ;
Elle écoutait pleurer le ramier sous l'ombrage,
Son verbe était limpide, ainsi qu'un clair ruisseau.
En rêve, elle effleurait la courbe d'un visage,
Le jour, elle souffrait de son coeur en morceaux ;
Au printemps, célébrant l'éclat du paysage,
En hiver, déplorant le trépas des oiseaux.
Ah ! Qui donc, désormais, regrette Marceline ?
À peine un vieux cochon devant elle s'incline
Et de sa tendre plume emprunte la couleur.
Après d'autres auteurs, il nous advient de naître ;
Admiratifs, parfois, du talent d'un vieux maître,
Plus encore, d'un verbe émanant d'une fleur.
Quel beau poème !...Bravo !