La Poule aux oeufs d’or
L’avarice perd tout en voulant tout gagner.
Je ne veux, pour le témoigner,
Que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable,
Pondait tous les jours un oeuf d’or.
Il crut que dans son corps elle avait un trésor.
Il la tua, l’ouvrit, et la trouva semblable
A celles dont les oeufs ne lui rapportaient rien,
S’étant lui-même ôté le plus beau de son bien.
Belle leçon pour les gens chiches :
Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus
Qui du soir au matin sont pauvres devenus
Pour vouloir trop tôt être riches ?
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Un seigneur d'autrefois aimait les enclosures.
Nul château que le sien n'eut plus forte paroi,
Pas même les donjons que construisit le roi;
C'est ma propriété, dit-il, je la veux sûre.
Pour découvrir toujours des substances plus dures,
Auprès d'un alchimiste il engagea sa foi,
Lequel passait son temps à rechercher les lois
Par quoi l'on peut contraindre et forcer la Nature.
Un beau jour, le savant inventa un cristal
Où le château fut mis comme dans un bocal;
De son air, le seigneur devint propriétaire.
C'est mon air, c'est mon air, rugit-il d'un ton sourd;
Mais il ne parvint pas ainsi au bout d'un jour,
En fin d'après-midi, on le vit mort, par terre.
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