La nuit m’est courte, et le jour trop me dure
La nuit m’est courte, et le jour trop me dure,
Je fuis l’amour, et le suis à la trace,
Cruel me suis, et requiers votre grâce,
Je prends plaisir au tourment, que j’endure.Je vois mon bien, et mon mal je procure,
Désir m’enflamme, et crainte me rend glace,
Je veux courir, et jamais ne déplace,
L’obscur m’est clair, et la lumière obscure.Vôtre je suis et ne puis être mien,
Mon corps est libre, et d’un étroit lien
Je sens mon cœur en prison retenu.Obtenir veux, et ne puis requérir,
Ainsi me blesse, et ne me veut guérir
Ce vieil enfant, aveugle archer, et nu.
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Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau...
- Ces cheveux d’or sont les liens Madame
- La nuit m’est courte, et le jour trop me...
- Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
- D'un vanneur de blé aux vents
- Déjà la nuit en son parc amassait
- Ces cheveux d’or, ce front de marbre
- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon...
- France, mère des arts, des armes et des lois
- J'aime la liberté, et languis en service
- Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines
- Que dirons-nous, Melin, de cette cour romaine
- De quelque autre sujet que j'écrive, Jodelle
- Je ne suis pas de ceux qui robent la louange
- Je ne découvre ici les mystères sacrés
- Doulcin, quand quelquefois je vois ces...
- Plus riche assez que ne se montrait celle
- Comme un qui veut curer quelque cloaque...
- Si onques de pitié ton âme fut atteinte
- En mille crespillons les cheveux se friser
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau... (14)
- Comme jadis l'ame de l'univers (9)
- Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome (7)
- Encore que l'on eût heureusement compris (7)
- Astres cruels, et vous dieux inhumains (7)
- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon... (6)
- Celle qui de son chef les étoiles passait (6)
- C'était ores, c'était qu'à moi je devais... (6)
- Sire, celui qui est a formé toute essence (5)
- Ô beaux cheveux d'argent mignonnement retors (5)
C'est vraiment magnifique !
Penseur de nuit
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Un sombre esprit dans une tête dure,
De ce penseur nous n’avons nul écrit ;
Des grands auteurs sans doute il est épris,
Et ce sont là des amours qui perdurent.
Assez souvent un livre il se procure,
De ceux qu’il sait trouver à petit prix ;
Dans sa cellule il les met à l’abri,
Qui chaque jour est un peu plus obscure.
Cet érudit n’a guère d’autres biens,
Avec le monde il tisse peu de liens ;
De plus en plus lui plaît la solitude.
En son jeune âge, il aimait acquérir
De ces savoirs qui ne peuvent périr ;
Ça suffisait à sa béatitude.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2020/07/28/penseur-de-nuit/
Oiseau de nuit
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Je n’ai cure de la froidure,
Car j’ai mon beau plumage gris ;
L’oiselle dont je fus épris
Trouvait belle cette parure.
Quelques rongeurs je me procure,
Que Dieu nous offre à petit prix ;
Je les extrais de leurs abris,
Je mets fin à leur vie obscure.
Je ne fais le mal ni le bien,
Je n’entretiens guère de liens,
Mais ne vis pas en solitude.
J’ai vécu sans rien acquérir,
Et cependant, sans dépérir,
Malgré quelques incertitudes.