Poème 'La mort fervente' de Anna de NOAILLES dans 'Le Cœur innombrable'

La mort fervente

Anna de NOAILLES
Recueil : "Le Cœur innombrable"

Mourir dans la buée ardente de l’été,
Quand parfumé, penchant et lourd comme une grappe,
Le coeur, que la rumeur de l’air balance et frappe,
S’égrène en douloureuse et douce volupté.

Mourir, baignant ses mains aux fraîcheurs du feuillage,
Joignant ses yeux aux yeux fleurissants des bois verts,
Se mêlant à l’antique et naissant univers,
Ayant en même temps sa jeunesse et son âge,

S’en aller calmement avec la fin du jour ;
Mourir des flèches d’or du tendre crépuscule,
Sentir que l’âme douce et paisible recule
Vers la terre profonde et l’immortel amour.

S’en aller pour goûter en elle ce mystère
D’être l’herbe, le grain, la chaleur et les eaux,
S’endormir dans la plaine aux verdoyants réseaux,
Mourir pour être encor plus proche de la terre…

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Commentaires

  1. Piaf-Tonnerre aime l’été ;
    Il aime observer la grappe
    Qu'un rayon de soleil frappe,
    Lui portant la volupté.

    Il aime, sous un feuillage,
    Jouir de l'éclairage vert ;
    Dans ce charmant univers,
    Il ne ressent plus son âge.

    Quand survient le crépuscule
    Et que la chaleur recule,
    Le cosmos est plein d' amour,

    Les cieux sont pleins de mystère,
    Un chant plane sur la Terre
    Disant "ce fut un beau jour".

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