La Mort de la jeunesse
Chacun voit arriver des jours de deuil profond
Où sa jeunesse blanche est à jamais finie
Et chuchote en pleurant des adieux d’agonie,
Avec le geste doux des aimés qui s’en vont.Des fermoirs d’éternel silence ont clos sa bouche,
Mais tandis qu’on la mise en terre, tristement,
Dans la maison de l’Âme ? après l’enterrement ?
Comme on se trouve seul, douloureux et farouche !On sent qu’on a perdu tout le meilleur de soi !
C’est elle, la Jeunesse aux yeux noyés d’extases,
Qui mettait des bouquets de lis dans tous les vases.Voici les Passions qui vont faire la loi,
Servantes de la voix impétueuse et forte
Qui grognent en usant les robes de la morte !
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Georges RODENBACH
Georges Rodenbach (né le 16 juillet 1855 à Tournai et mort le 25 décembre 1898 à Paris) était un poète symboliste et un romancier belge de la fin du XIXe siècle. Issu d’une famille bourgeoise d’origine allemande – son père, fonctionnaire au ministère de l’Intérieur, est vérificateur des poids et mesures ;... [Lire la suite]
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