La mort de l’aigle
Quand l’aigle a dépassé les neiges éternelles,
A ses larges poumons il veut chercher plus d’air
Et le soleil plus proche en un azur plus clair
Pour échauffer l’éclat de ses mornes prunelles.Il s’enlève. Il aspire un torrent d’étincelles.
Toujours plus haut, enflant son vol tranquille et fier,
Il plane sur l’orage et monte vers l’éclair
Mais la foudre d’un coup a rompu ses deux ailes.Avec un cri sinistre, il tournoie, emporté
Par la trombe, et, crispé, buvant d’un trait sublime
La flamme éparse, il plonge au fulgurant abîme.Heureux qui pour la Gloire ou pour la Liberté,
Dans l’orgueil de la force et l’ivresse du rêve,
Meurt ainsi d’une mort éblouissante et brève !
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José-Maria de HEREDIA
José-Maria de Heredia (né José María de Heredia Girard 1842-1905) est un homme de lettres d’origine cubaine, naturalisé français en 1893. En tant que poète, c’est un des maîtres du mouvement parnassien, véritable joaillier du vers. Son œuvre poétique est constituée d’un unique recueil, « Les... [Lire la suite]
Hello , j'ai a analysé ce poème en français ( à en faire le commentaire ) je ne trouve pas grand chose est ce que quelqu'un pourrait il m'aider ?
Aigle-charpentier
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Il connaît le cosmos et ses lois éternelles,
La terre, l’eau, la flamme et la douceur de l’air ;
Pour lui, les équations sont un langage clair,
La trigonométrie est chose naturelle.
Les neutrinos dansant comme des étincelles
Traversent vivement les atomes de fer ;
Les photons vont au loin, plus vifs que des éclairs,
L’aigle va s’élevant sur ses puissantes ailes.
Par un son d’inframonde il peut être alerté,
Il redescend alors, quittant le ciel sublime
Afin d’intervenir dans le sinistre abîme.
Certains jours, dans le vide, il vogue en liberté,
Comme un nuage errant, comme un oiseau de rêve ;
Nul ne s’offensera de ces absences brèves.
Ambilion qui vole
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Il est à la dérive, en errance éternelle,
Traçant à l’infini sa route dans les airs ;
Son corps est fatigué, son esprit n’est pas clair,
Il doit bientôt mourir de sa mort naturelle.
De ses amours d’antan lui reste une étincelle,
Du temps qu’il possédait une santé de fer ;
À l’époque, il était plus vif que les éclairs,
Il planait, nonchalant, sur ses immenses ailes.
Or, ce vieil animal n’est point déconcerté,
N’ayant aucun regret de son passé sublime ;
Son coeur reste serein sur les bords de l’abîme.
Lui qui a su mener sa vie en liberté,
Il l’a chargée de sens, il en a fait un rêve ;
Il a pu savourer cette existence brève.
Aérovestale
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Ma trajectoire, c’est la dérive éternelle,
Car je suis, pour toujours la vestale des airs ;
C’est dur par mauvais temps, c’est plaisant par temps clair,
Je ne vous apprends rien, la chose est naturelle.
Ma mère, dit-on, fut une vive étincelle,
Et mon père un grand bloc de minerai de fer ;
Or, leur rencontre fit s’allumer des éclairs
Et j’ouvris aussitôt mes délicates ailes.
Le Seigneur Azazel en fut déconcerté,
Sur qui Freud écrivit une page sublime ;
Il sentit dans son coeur se creuser un abîme.
Depuis tout ce temps-là, je plane en liberté,
Je ne distingue point le réel de mes rêves ;
Je ne sais si ma vie fut bien longue, ou fort brève.
Comme un vol de gerfaux
Maître coq d’argent
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Ma sagesse est presque éternelle,
Je suis vieux, sans en avoir l’air ;
Mon esprit est limpide et clair,
Ma finesse est surnaturelle.
Mes douze poules sont fidèles,
Nous formons une seule chair ;
Tous mes poussins me sont très chers,
Par qui ma vie se renouvelle.
Je chante aux premières clartés,
Les voisins trouvent ça sublime ;
Ça peut leur inspirer des rimes.
Je suis épris de liberté,
Cause que je défends sans trêve ;
J’y songe même dans mes rêves.