La Maison du matin
La maison du matin rit au bord de la mer,
La maison blanche, au toit de tuiles rose clair.
Derrière un pâle écran de frêle mousseline,
Le soleil luit, voilé comme une perle fine ;
Et du haut des rochers redoutés du marin,
Tout l’espace frissonne au vent frais du matin.
Lyda, debout au seuil que la vigne décore,
Un enfant sur les bras, sourit, grave, à l’aurore,
Et laisse, regardant au large, le vent fou
Dénouer ses cheveux mal fixés sur son cou.
Par l’escalier du ciel l’enfantine journée
Descend, légère et blanche, et de fleurs couronnée,
Et, pour mieux l’accueillir, la mer au sein changeant
Scintille à l’horizon, toute blanche d’argent…
Mais déjà les enfants s’échappent ; vers la plage
Ils courent, mi-vêtus, chercher le coquillage.
En vain Lyda les gronde : enivrés du ciel clair
Leur rire de cristal s’éparpille dans l’air…
La maison du matin rit au bord de la mer.
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Albert SAMAIN
Albert Samain, né à Lille le 3 avril 1858, mort à Magny-les-Hameaux le 18 août 1900, est un poète symboliste français. Son père étant décédé alors qu’il n’avait que 14 ans, il dut interrompre ses études pour gagner sa vie et devint employé de commerce. Vers 1880, il fut envoyé à Paris, où il décida de rester.... [Lire la suite]
Chevaliers aquatiques
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Deux chevaliers d'argent près du fond de la mer,
Baignant leur bonne humeur loin du vaste ciel clair ;
En ce jardin marin que le corail décore,
Ils récitent des vers en attendant l'aurore.
Peut-être, un peu plus tard, en oiseaux se changeant,
Ils porteront aux cieux leur armure d'argent ;
Ou même, ils marcheront, tout au long de la plage,
Pour voir qui trouvera le plus beau coquillage.
Deux chevaliers d'argent qui ne savent s'ils sont
Volatiles du ciel, promeneurs ou poissons.
ce poème me rappelle mon enfance.