La Lyre
Les Dieux, pour lui laisser le vin, buvaient du fiel.
L’aigle à ses pieds veillait, ayant quitté son aire ;
Le lion devant lui se couchait, débonnaire,
L’abeille était joyeuse et lui donnait son miel.Il avait sur son front le signe essentiel,
Et du rouge vêtu, comme un tortionnaire,
Dans sa droite féroce il portait le tonnerre,
Étant celui qui fait la clarté dans le ciel.Pourtant, sans être ému de sa terrible approche,
Moi, je chantais mon ode et j’emplissais la roche,
La caverne et le bois de cris mélodieux.Enfin je m’avançai, pris du sacré délire,
Vers celui qui soumet les tigres et les Dieux,
Et je lui dis : Amour, obéis ; j’ai la Lyre !Octobre 1847
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Théodore de BANVILLE
Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du... [Lire la suite]
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire