La lune offensée
Ô Lune qu’adoraient discrètement nos pères,
Du haut des pays bleus où, radieux sérail,
Les astres vont se suivre en pimpant attirail,
Ma vieille Cynthia, lampe de nos repaires,Vois-tu les amoureux, sur leurs grabats prospères,
De leur bouche en dormant montrer le frais émail ?
Le poète buter du front sur son travail ?
Ou sous les gazons secs s’accoupler les vipères ?Sous ton domino jaune, et d’un pied clandestin,
Vas-tu, comme jadis, du soir jusqu’au matin,
Baiser d’Endymion les grâces surannées ?- » Je vois ta mère, enfant de ce siècle appauvri,
Qui vers son miroir penche un lourd amas d’années,
Et plâtre artistement le sein qui t’a nourri ! «
Poème préféré des membres
guillaumePrevel a ajouté ce poème parmi ses favoris.
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Charles BAUDELAIRE
Charles Pierre Baudelaire est un poète français, né à Paris le 9 avril 1821 et mort le 31 août 1867 à Paris. Il est l’un des poètes les plus célèbres du XIXe siècle : en incluant la modernité comme motif poétique, il a rompu avec l’esthétique classique ; il est aussi celui qui a popularisé le poème en... [Lire la suite]
Lune d’équinoxe
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L’astre règne sur la nuit claire,
C’est notre deuxième soleil ;
Gardienne de notre sommeil
Et divinité tutélaire.
Sur nos plaisirs, sur nos galères,
Sur notre matinal éveil,
Toujours cet éclat nonpareil ;
Cela n’est pas pour nous déplaire.
« J’ai vu revenir le matin ;
Mais il n’a pas encore éteint
Ta lumière bientôt fanée. »
La lune, à cet instant, sourit ;
Du grand soleil, toute l’année,
Son rayonnement se nourrit.