Poème 'La lune offensée' de Charles BAUDELAIRE dans 'Les Fleurs du Mal'

La lune offensée

Charles BAUDELAIRE
Recueil : "Les Fleurs du Mal"

Ô Lune qu’adoraient discrètement nos pères,
Du haut des pays bleus où, radieux sérail,
Les astres vont se suivre en pimpant attirail,
Ma vieille Cynthia, lampe de nos repaires,

Vois-tu les amoureux, sur leurs grabats prospères,
De leur bouche en dormant montrer le frais émail ?
Le poète buter du front sur son travail ?
Ou sous les gazons secs s’accoupler les vipères ?

Sous ton domino jaune, et d’un pied clandestin,
Vas-tu, comme jadis, du soir jusqu’au matin,
Baiser d’Endymion les grâces surannées ?

-  » Je vois ta mère, enfant de ce siècle appauvri,
Qui vers son miroir penche un lourd amas d’années,
Et plâtre artistement le sein qui t’a nourri ! « 

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Commentaires

  1. Lune d’équinoxe
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    L’astre règne sur la nuit claire,
    C’est notre deuxième soleil ;
    Gardienne de notre sommeil
    Et divinité tutélaire.

    Sur nos plaisirs, sur nos galères,
    Sur notre matinal éveil,
    Toujours cet éclat nonpareil ;
    Cela n’est pas pour nous déplaire.

    « J’ai vu revenir le matin ;
    Mais il n’a pas encore éteint
    Ta lumière bientôt fanée. »

    La lune, à cet instant, sourit ;
    Du grand soleil, toute l’année,
    Son rayonnement se nourrit.

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