La jeune morte
Qui que tu sois, Vivant, passe vite parmi
L’herbe du tertre où gît ma cendre inconsolée ;
Ne foule point les fleurs de l’humble mausolée
D’où j’écoute ramper le lierre et la fourmi.Tu t’arrêtes ? Un chant de colombe a gémi.
Non ! qu’elle ne soit pas sur ma tombe immolée !
Si tu veux m’être cher, donne-lui la volée.
La vie est si douce, ah ! laisse-la vivre, ami.Le sais-tu ? Sous le myrte enguirlandant la porte,
Épouse et vierge, au seuil nuptial, je suis morte,
Si proche et déjà loin de celui que j’aimais.Mes yeux se sont fermés à la lumière heureuse,
Et maintenant j’habite, hélas ! et pour jamais,
L’inexorable Érèbe et la Nuit Ténébreuse.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
José-Maria de HEREDIA
José-Maria de Heredia (né José María de Heredia Girard 1842-1905) est un homme de lettres d’origine cubaine, naturalisé français en 1893. En tant que poète, c’est un des maîtres du mouvement parnassien, véritable joaillier du vers. Son œuvre poétique est constituée d’un unique recueil, « Les... [Lire la suite]
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire