La jeune fille un peu souffrante…
La jeune fille un peu souffrante me sourit
et me dit : vous croyez ?
Elle est en innocence et porte une petite
bague d’argent tressé.Je vois tout près de moi ce petit corps si faible
et je me penche en souriant
vers cette enfant et lui dis : mademoiselle,
qu’est devenue la supérieure du couvent ?Elle me répond : elle a été nommée ailleurs,
— ou autre chose. —
Et en disant cela elle a l’air d’une rose
pas encore en fleur.— Oh ! vous… dit-elle — et n’achève pas
sa phrase commencée
qui est finie. Et je lui dis tout bas :
est-ce que vous souffrez ?— Un peu moins ; cette nuit un peu des bras.
— C’est égal !… Vous êtes bien mieux.
Et un rayon qui rit glisse de ses yeux
à travers ses cils et très bas.Elle a l’air d’une jolie petite poupée,
— d’une poupée d’enfant riche.
Elle est mince et pourtant sous son châle s’arrondit
son épaule timide.
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Francis JAMMES
Francis Jammes (prononcer [jam] et non [djèms]), né à Tournay (Hautes-Pyrénées) le 2 décembre 1868 et mort à Hasparren (aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques) le 1er novembre 1938, est un poète français, également romancier, dramaturge et critique. Il passa la majeure partie de son existence dans le Béarn et le Pays basque,... [Lire la suite]
Dans le passé
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La fille du roi au tambour sourit,
Vite il donne sa rose ;
Ils vont promener dans le matin gris,
Quand le roi se repose.
On entend sonner un doux carillon
Qui chante d'un ton grêle,
Chantant pour la rose et le papillon,
Dessus les herbes frêles.
Ils suivent la route allant vers ailleurs,
Vers de beaux paysages ;
Le joli tambour n'est plus batailleur,
Le voilà presque sage.
Ils vont leur chemin, ne s'arrêtant pas
Aux obscures gargotes ;
Pour eux les oiseaux ont chanté, tout bas,
De très charmantes notes.
Ils marchent longtemps par le grand chemin,
Sous un ciel fatidique ;
La princesse tient la rose en sa main,
Qui jamais ne la pique.