La jeune fille et le ramier
Les rumeurs du jardin disent qu’il va pleuvoir ;
Tout tressaille, averti de la prochaine ondée :
Et toi qui ne lis plus, sur ton livre accoudée,
Plains-tu l’absent aimé qui ne pourra te voir ?Là-bas, pliant son aile et mouillé sous l’ombrage,
Banni de l’horizon qu’il n’atteint que des yeux,
Appelant sa compagne et regardant les cieux,
Un ramier, comme toi, soupire de l’orage.Laissez pleuvoir, ô coeurs solitaires et doux !
Sous l’orage qui passe il renaît tant de choses.
Le soleil sans la pluie ouvrirait-il les roses ?
Amants, vous attendez, de quoi vous plaignez-vous ?
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Commentaires
- Marceline | Pays de poésie
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Marceline DESBORDES-VALMORE
Marceline Desbordes-Valmore, née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859, est une poétesse française. Elle est la fille d’un peintre en armoiries, devenu cabaretier à Douai après avoir été ruiné par la Révolution. À la fin de 1801, après un séjour à Rochefort et à Bordeaux, Marceline et sa mère... [Lire la suite]
Au-dessus du jardin dansent les hirondelles,
Leurs enfants sont logés en haut de la maison.
Au jardin la chaleur ternit les floraisons,
Mais ces couleurs d'été, je les trouve assez belles.
Fleur qui à son destin ne semble pas fidèle
Transforme son aspect, non sans une raison,
Elle suit simplement le cours de la saison ;
L'an prochain nous aurons beaucoup de fleurs nouvelles.
Je reste sur un banc dans la fraîcheur du soir,
D'avoir un peu de pluie je caresse l'espoir.
L'hirondelle, en son vol, semble appeler l'orage.
Très jeune, j'adorais ce jardin merveilleux
Et je l'aime toujours, alors que je suis vieux
Et que j'y ai laissé pousser l'herbe sauvage.