La grecque poésie orgueilleuse se vante
La grecque poésie orgueilleuse se vante
Du los* qu’à son Homère Alexandre donna,
Et les vers que César de Virgile sonna,
La latine aujourd’hui les chante et les rechante.La française qui n’est tant que ces deux savante,
Comme qui son Homère et son Virgile n’a,
Maintient que le laurier qui François couronna
Baste seul pour la rendre à tout jamais vivante.Mais les vers qui l’ont mise encore en plus haut prix
Sont les vôtres, Madame, et ces divins écrits
Que mourant nous laissa la reine votre mère.Ô poésie heureuse, et bien digne des rois,
De te pouvoir vanter des écrits navarrois,
Qui t’honorent trop plus qu’un Virgile ou Homère !(*) louange
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Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau...
- Ces cheveux d’or sont les liens Madame
- La nuit m’est courte, et le jour trop me...
- Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
- D'un vanneur de blé aux vents
- Déjà la nuit en son parc amassait
- Ces cheveux d’or, ce front de marbre
- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon...
- France, mère des arts, des armes et des lois
- J'aime la liberté, et languis en service
- Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines
- Que dirons-nous, Melin, de cette cour romaine
- De quelque autre sujet que j'écrive, Jodelle
- Je ne suis pas de ceux qui robent la louange
- Je ne découvre ici les mystères sacrés
- Doulcin, quand quelquefois je vois ces...
- Plus riche assez que ne se montrait celle
- En mille crespillons les cheveux se friser
- Comme un qui veut curer quelque cloaque...
- C'est ores, mon Vineus, mon cher Vineus,...
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau... (14)
- Comme jadis l'ame de l'univers (9)
- Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome (7)
- Encore que l'on eût heureusement compris (7)
- Astres cruels, et vous dieux inhumains (7)
- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon... (6)
- Celle qui de son chef les étoiles passait (6)
- C'était ores, c'était qu'à moi je devais... (6)
- Sire, celui qui est a formé toute essence (5)
- Ô beaux cheveux d'argent mignonnement retors (5)
Âne-girafe de sinople
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Ce modeste seigneur, qui jamais ne se vante,
Dans son travail, toujours, satisfaction donna ;
Dès l’aube, en notre cour, son clair appel sonna,
Il est assez joyeux, c’est un âne qui chante.
Sa mère la girafe était plutôt savante,
Comme notre pays pas très souvent n’en a,
Dame de bon renom, que le roi couronna,
Et dans notre mémoire à tout jamais vivante.
L’âne-girafe, il est encore en plus haut prix,
Car il nous amusa par de divins écrits
Dignes, à tous égards, de son auguste mère.
Cet âne de sinople aurait pu être roi,
Mais il aime plutôt, selon ce que je crois,
Relire les bouquins de Virgile et d’Homère !
Marquis picrocholin
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Il se dit grand seigneur, mais je crois qu’il se vante ;
C’est juste une apparence, un air qu’il se donna.
Ce titre de marquis qu’on lui abandonna
Est d’un pauvre terroir que le mistral évente.
Son coeur est timoré, son âme est peu savante ;
Son précepteur, dit-on, souvent le sermonna
Et d’un grand bonnet d’âne aussi le couronna,
Son attention toujours est un peu dérivante.
Ses vêtements non plus ne sont pas d’un grand prix,
De nombreux chroniqueurs ont sur la chose écrit
Qui connurent cet homme et qui nous informèrent.
Il est très éloigné de la faveur du roi,
Mais il en tire orgueil, grand seigneur qu’il se croit,
En dépit des leçons de son aimable mère.