La Croix d’honneur
Air : Halte là ! la garde royale est là !
Quelle profusion rare
La cour étale à présent !
Henri n’était qu’un avare
Près d’un Roi si bienfaisant.
Sur des provinces entières
À grands flots on voit tomber
Des croix et des tabatières…
Il suffit de se courber.
Quel bonheur! (Bis.)
J’obtiendrai la croix d’honneur !Vous riez, amis… Silence !
Eh quoi ! ne savez-vous pas
Que pour certaine Excellence
J’ai fait des vers assez plats ?
Or, c’est bien la moindre chose
Qu’une médaille du Roi,
Quand plus d’un flatteur en prose
Déjà s’en pare avant moi.
Quel bonheur! (Bis.)
J’obtiendrai la croix d’honneur !Le public en vain se moque
De l’auteur d’un madrigal,
Des héros de notre époque
Je pourrai marcher l’égal ;
Si, fier de ses longs services,
Un vétéran me bravait,
Qu’il montre ses cicatrices,
Je montrerai mon brevet.
Quel bonheur! (Bis.)
J’obtiendrai la croix d’honneur !Quand sur des têtes serviles
Tous les Rois sèment leurs dons,
Que de Français turcophiles
Sont chamarrés de cordons,
À qui, par reconnaissance,
Le Grand Seigneur devait bien,
Pour le salut de la France,
Envoyer aussi le sien.
Quel bonheur! (Bis.)
J’obtiendrai la croix d’honneur !
1828
Moreau fit cette chanson à l’occasion d’une croix d’honneur que Charles X avait donnée à M. Gervais, maire de Provins. Moreau regretta ensuite ce mouvement d’humeur contre un homme qui l’obligea. [R. Vallery-Radot]
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Hégésippe MOREAU
Hégésippe Moreau est un écrivain, poète et journaliste français, né et mort à Paris (8 avril 1810 – 20 décembre 1838). Inscrit à l’état civil sous le nom de Pierre-Jacques Roulliot, il porte dès son enfance le nom de son père naturel et adopte le pseudonyme d’Hégésippe en publiant ses premiers vers à Paris en... [Lire la suite]
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