La Colombe et la Fourmi
Le long d’un clair ruisseau buvait une Colombe,
Quand sur l’eau se penchant une Fourmi y tombe.
Et dans cet océan l’on eût vu la Fourmi
S’efforcer, mais en vain, de regagner la rive.
La Colombe aussitôt usa de charité :
Un brin d’herbe dans l’eau par elle étant jeté,
Ce fut un promontoire où la Fourmi arrive.
Elle se sauve ; et là-dessus
Passe un certain Croquant qui marchait les pieds nus.
Ce Croquant, par hasard, avait une arbalète.
Dès qu’il voit l’Oiseau de Vénus
Il le croit en son pot, et déjà lui fait fête.
Tandis qu’à le tuer mon Villageois s’apprête,
La Fourmi le pique au talon.
Le Vilain retourne la tête :
La Colombe l’entend, part, et tire de long.
Le soupé du Croquant avec elle s’envole :
Point de Pigeon pour une obole.
Poème préféré des membres
Maninred a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Jean de LA FONTAINE
Jean de La Fontaine, né le 8 juillet 1621 à Château-Thierry, est un poète français de la période classique dont l’histoire littéraire retient essentiellement « les Fables » et dans une moindre mesure les contes licencieux. On lui doit cependant des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets... [Lire la suite]
- Le Vieillard et ses Enfants
- Les Membres et l'Estomac
- L'Aigle, la Laie, et la Chatte
- Le Chien qui porte à son cou le dîné de...
- Les Frelons et les Mouches à miel
- Le Mal Marié
- L'Ane chargé d'éponges, et l'Ane chargé...
- Le Rat qui s'est retiré du monde
- Le Lion et le Moucheron
- La Génisse, la Chèvre, et la Brebis, en...
(...)
Heureuse la fourmi posée sur la brindille
Naviguant au ruisseau, sur qui le soleil brille :
Elle a foi dans son sort et dans notre univers.
Dans la vie, un bien fait n'est jamais perdu.
la Republique Centrafricaine remercie infinement la Fontaine pour ses sages fables.