La cathédrale est majestueuse
La cathédrale est majestueuse
Que j’imagine en pleine campagne
Sur quelque affluent de quelque Meuse
Non loin de l’Océan qu’il regagne,L’Océan pas vu que je devine
Par l’air chargé de sels et d’arômes.
La croix est d’or dans la nuit divine
D’entre l’envol des tours et des dômes.Des angélus font aux campaniles
Une couronne d’argent qui chante.
De blancs hiboux, aux longs cris graciles,
Tournent sans fin de sorte charmante.Des processions jeunes et claires
Vont et viennent de porches sans nombre,
Soie et perles de vivants rosaires,
Rogations pour de chers fruits d’ombre.Ce n’est pas un rêve ni la vie,
C’est ma belle et ma chaste pensée,
Si vous voulez, ma philosophie,
Ma mort bien mienne ainsi déguisée.
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Paul VERLAINE
Paul Marie Verlaine est un poète français, né à Metz le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8 janvier 1896. Paul Verlaine est avant tout le poète des clairs-obscurs. L’emploi de rythmes impairs, d’assonances, de paysages en demi-teintes le confirment, rapprochant même, par exemple, l’univers des Romances sans paroles des plus... [Lire la suite]
Tu ne vois de ta vie la période initiale ;
Si tu l'apercevais, confus serait le trait
Qui, provenant d'un point, aurait été extrait
D'un brouillard qu'agitaient les forces primordiales.
*
Tu trouves la structure assez paradoxale ;
Or, ainsi en va-t-il dans le monde concret,
Si la vie était simple, alors, ça se saurait,
Nul corps pouvant bouger n'est une cathédrale.
*
Tu vois que la pulsion oscille en amplitude,
En effet, pourquoi pas, c'est, même, une habitude ;
Le coeur peut s'affoler sous un coup d'aiguillon.
*
A long terme il se peut que l'effet s'amortisse,
Tel le souffle du ver qui toujours sa mort tisse,
Sa mort, ou le cocon d'où sort un papillon.