La bonté, n’étant pas l’excès
La bonté, n’étant pas l’excès
De l’amour, fait souffrir souvent;
Tant de douceur est décevant,
On doute, on soupçonne, on ne sait.— Ces mots patients, ce besoin
De ne pas nuire à ce qu’on aime
Interloquent les cœurs extrêmes
Qui, pouvant mieux, n’ont pas de soins
Envers l’auguste passion
Qui hait les élans retenus.— Je songe aux jours où j’ai connu
Ta cruelle abnégation…
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Anna de NOAILLES
La comtesse Anna-Élisabeth de Noailles, née princesse Bibesco Bassaraba de Brancovan, est une poétesse et romancière française, d’origine roumaine, née à Paris le 15 novembre 1876 et morte à Paris le 30 avril 1933. Née à Paris, descendante des familles de boyards Bibescu et Craioveşti de Roumanie, elle est la fille du... [Lire la suite]
- Nous t'avons bien redouté
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- Je ne puis jamais reposer
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- Si tu rencontrais par moment
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- La jeunesse (3)
- Tu as ta force, j'ai ma ruse (3)
- L'amour, vorace et triste, en son humble... (3)
- Le Jardin et la Maison (2)
- Le Cœur (2)
- Le Temps de vivre (2)
- J'ai travesti, pour te complaire (2)
- Que crains-tu ? L'excès ? l'abondance (2)
- Pourquoi ce besoin fort et triste (2)
- On est bon si l'on est tranquille (2)
Humble taverne
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La Dame de ces lieux m’accueille avec bonté,
Que j’ai dès le départ en estime tenue ;
Car digne de respect je trouve sa fierté,
Et pleine de douceur sa franchise ingénue.
Elle m’offre un sourire, et j’en suis enchanté ;
Elle m’a révélé des saveurs inconnues,
Toujours joyeusement trinquant à ma santé ;
De mon anniversaire elle s’est souvenue.
-- Tavernière jolie, à quoi donc penses-tu ?
-- Je songe au cuisinier, qui, tout de blanc vêtu,
Se dépense, et jamais ses efforts ne ménage.
J’écoute sa réponse, et, tranquille, je bois
En espérant pour elle un bonheur sans nuages,
Cet aimable cuistot est bien chanceux, ma foi.