La belle viole
A vous trouppe légère
Qui d’aile passagère
Par le monde volez…JOACHIM DU BELLAY.
Accoudée au balcon d’où l’on voit le chemin
Qui va des bords de Loire aux rives d’Italie,
Sous un pâle rameau d’olive son front plie.
La violette en fleur se fanera demain.La viole que frôle encor sa frêle main
Charme sa solitude et sa mélancolie,
Et son rêve s’envole à celui qui l’oublie
En foulant la poussière où gît l’orgueil Romain.De celle qu’il nommait sa douceur Angevine,
Sur la corde vibrante erre l’âme divine
Quand l’angoisse d’amour étreint son cour troublé ;Et sa voix livre aux vents qui l’emportent loin d’elle,
Et le caresseront peut-être, l’infidèle,
Cette chanson qu’il fit pour un vanneur de blé.
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José-Maria de HEREDIA
José-Maria de Heredia (né José María de Heredia Girard 1842-1905) est un homme de lettres d’origine cubaine, naturalisé français en 1893. En tant que poète, c’est un des maîtres du mouvement parnassien, véritable joaillier du vers. Son œuvre poétique est constituée d’un unique recueil, « Les... [Lire la suite]
Jeux de mains
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Ah, combien émouvant le contact d’une main,
Celle qui encourage ou celle qui supplie ;
À cette force douce une autre main se plie,
En elle disparaît la peur du lendemain.
Que l’on avance ou non par les mêmes chemins,
Que règne l’allégresse ou la mélancolie,
Le toucher d’une main, jamais on ne l’oublie ;
C’est l’illumination de tout le corps humain.
C’est le secret canal par où l’esprit devine
La chaleur diabolique ou la fraîcheur divine,
Et même les émois d’un vieux coeur accablé.
Je me souviens, d’ailleurs... Mais comment parler d’elle?
Même si quelque chose en moi reste fidèle,
Ma main n’écrirait pas plus d’un mot sans trembler.