La beauté
Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière.Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris ;
J’unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j’ai l’air d’emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d’austères études ;Car j’ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !
Poème préféré des membres
Calypso et ginaelsermans ont ajouté ce poème parmi leurs favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Charles BAUDELAIRE
Charles Pierre Baudelaire est un poète français, né à Paris le 9 avril 1821 et mort le 31 août 1867 à Paris. Il est l’un des poètes les plus célèbres du XIXe siècle : en incluant la modernité comme motif poétique, il a rompu avec l’esthétique classique ; il est aussi celui qui a popularisé le poème en... [Lire la suite]
Je suis Vain désormais comme un ver délétère
Celle sois donc mon âme ou bien fends toi d'amour
Fais pleurer ce mentor de chagrin à ton tour
Eternelle est la nuit ainsi que la lumière -
Et je vole sans bruit comme un oiseau de nuit
De Neige, j'ai appris la noirceur de ses signes
Rien n'est dans l'inversion de nos oeuvres malignes
Car jamais je ne hais et jamais je ne nuis.
Nous, poètes ternis de tant de lassitude
Ayons l'air conciliant dans cet heureux moment
Consumons de ce jour, juste l'infinitude
L'amour d'une muse pour nous divins amants
Devra être emmuré d'une grace éternelle
Á nos yeux, à nos vies, d'une amitié réelle___
(Pour Alexandre, comme promis)
Excellent !
Oui ce poème de Baudelaire sur 'la beauté'
Reste à ce jour inégalé -
je mettrais 1 's' à fends toi d'amour non ?
Merci d'avoir corrigé le poème de Curare, Cher Alex
(On s'enfonce dans la duplicité des personnages ? du tout )