L’on ne voit rien que feux, l’air est tout enflammé
Sur les feux de la Saint-Jean
L’on ne voit rien que feux, l’air est tout enflammé,
Le ciel est tout rougi, à peine la lumière
Des astres apparaît, l’ombre s’enfuit derrière.
Cette nuit-ci ressemble un beau jour allumé !Mais hélas ! dedans moi Amour trop animé
Fait croître à tous moments une flamme meurtrière,
Et pour l’entretenir mon coeur sert de matière ;
Et dans l’eau de mes yeux je serai consumé.Ces feux qu’on fait ici, ce sont feux de liesse,
Mais le feu qui me brûle est un feu de tristesse
Qui me fait vivre en peine et mourir en tourment.On danse, on chante, on rit autour de cette flamme,
Moi je pleure et soupire, et en pleurant mon âme
Gémit autour du feu qui me va consumant.
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Isaac HABERT
Isaac Habert, né à Paris vers 1560 et mort vers 1625, est un poète baroque français.
Issu d’une famille d’écrivains, il écrit sur des thèmes scientifiques, religieux et amoureux.
Il fut valet de chambre et secrétaire du roi Henri III. Dans sa jeunesse, il avait été au service de Guy de Saint-Gelais, seigneur... [Lire la suite]
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- A l'ombre des myrtes verts (4)
- Viens, ma belle Florelle, où l'ombre noir... (2)
- Nuit fille de la terre, amène tes flambeaux (2)
- J'avais longtemps erré par les sombres... (2)
- J'ai cette nuit goûté les plus douces... (2)
- Amour m'a découvert une beauté si belle (2)
- Ah ! que je suis fâché ! maudit soit le... (2)
Ce jour-là
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Hérode, à voir la danse, eut le coeur enflammé ;
Il lui semblait capter la divine lumière
Que, par un jour d'été, l'on croit sentir derrière
Les reflets par un astre éclatant allumés.
D'incestueux amour ce monarque animé
A requis du bourreau la lame meurtrière,
L'ermite a murmuré son ultime prière,
Son visage a terni, tel du bois consumé.
On entend retentir la fête qui ne cesse ;
Salomé fait effort pour cacher sa tristesse,
Contempler son cadeau est pour elle un tourment.
Le regard du prophète a-t-il perdu sa flamme,
Ou bien, en y plongeant son amour et son âme,
Y trouve-t-elle encore une vigueur d'amant ?
Voir aussi
https://paysdepoesie.wordpress.com/2014/06/24/ce-jour-la/
Prophète encanaillé
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Le Précurseur visite un quartier mal famé,
Croyant qu’il serait bon d’y porter la Lumière ;
Il veut en profiter pour boire un peu de bière
Et rêver en plein jour aux yeux de Salomé.
Les troquets, dans ce coin, ne sont guère animés,
Notre saint homme est seul avec la tavernière ;
Avec lui, celle-ci se montre familière,
Il n’aura certes pas l’idée de l’en blâmer.
Son visage n’est pas celui d’une princesse,
Mais son sourire est là, qui semble une promesse,
L’ascète du désir éprouve les tourments.
Le farceur Cupidon, qui leurs deux coeurs enflamme,
Se croit-il le sauveur de cette brave femme,
Pense-t-il lui donner le meilleur des amants ?
Tu avais soif, Jean des Sauterelles ?