L’auberge
Murs blancs, toit rouge, c’est l’Auberge fraîche au bord
Du grand chemin poudreux où le pied brûle et saigne,
L’Auberge gaie avec le Bonheur pour enseigne.
Vin bleu, pain tendre, et pas besoin de passe-port.Ici l’on fume, ici l’on chante, ici l’on dort.
L’hôte est un vieux soldat, et l’hôtesse, qui peigne
Et lave dix marmots roses et pleins de teigne,
Parle d’amour, de joie et d’aise, et n’a pas tort !La salle au noir plafond de poutres, aux images
Violentes, Maleck Adel et les Rois Mages,
Vous accueille d’un bon parfum de soupe aux choux.Entendez-vous ? C’est la marmite qu’accompagne
L’horloge du tic-tac allègre de son pouls.
Et la fenêtre s’ouvre au loin sur la campagne.
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Paul VERLAINE
Paul Marie Verlaine est un poète français, né à Metz le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8 janvier 1896. Paul Verlaine est avant tout le poète des clairs-obscurs. L’emploi de rythmes impairs, d’assonances, de paysages en demi-teintes le confirment, rapprochant même, par exemple, l’univers des Romances sans paroles des plus... [Lire la suite]
L’Auberge du Bélier
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En Grande Garabagne, au Nord,
C’est la gloutonnerie qui règne ;
Ayant le Bélier pour enseigne,
Un bouge sert des pieds de porc.
Il ne les vend pas à prix d’or,
Ces pieds qui dans la graisse baignent ;
N’en prends point si tu les dédaignes,
Mais je crois que tu aurais tort.
Nous pourrons aussi rendre hommage
À leurs tartines de fromage,
Aussi d’un très modeste coût.
Le pinard qui les accompagne
Est facturé trois francs six sous,
C’est du rouge qui vient d’Espagne.
L'auberge